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Coronavirus: le bilan grimpe à 80 morts, étrangers en attente d’évacuation

Le bilan de l’épidémie de pneumonie virale en Chine grimpe à 80 morts. Certains pays sont en communication avec Pékin pour évacuer leurs ressortissants, alors que le DFAE suit de très près l’évolution de la situation sur place.

27 janv. 2020, 07:00
Wuhan et sa région sont placées de facto en quarantaine depuis jeudi.

Le nombre de victimes de l’épidémie de pneumonie virale en Chine a bondi à 80 et 2744 cas ont été confirmés dans le pays. La France et les Etats-Unis préparent l’évacuation de leurs ressortissants de la zone en quarantaine.

Vingt-quatre morts supplémentaires ont été enregistrés dans la province de Hubei, épicentre de la contagion, mais aucun nouveau décès n’a été confirmé en dehors de cette région, a annoncé lundi le gouvernement central.

«La capacité de propagation du virus s’est renforcée», ont déclaré la veille de hauts responsables sanitaires chinois, même s’il ne s’avère pas «aussi puissant que le Sras», un précédent coronavirus qui avait fait des centaines de morts au début des années 2000.

La situation est «grave», a reconnu samedi soir le président Xi Jinping, avertissant que l’épidémie apparue en décembre à Wuhan dans le centre du pays «s’accélère».

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La période de congés à l’occasion du Nouvel An chinois, qui devait durer jusqu’au 30 janvier, a été prolongée – sans précision de date – afin de «limiter les mouvements de population», ont indiqué les médias d’Etat.

Plus de 40 000 cas potentiels

Les gouvernements doivent prendre des mesures «draconniennes» pour restreindre les déplacements de population s’ils veulent endiguer la propagation du virus de Wuhan, ont déclaré lundi des chercheurs hongkongais. Ceux-ci estiment sur la base de modèles mathématiques que le nombre de cas est supérieur à 40’000.

Ces scientifiques de l’Université de Hong Kong (HKU) ont mis en garde quant à une accélération de la propagation du coronavirus.

«Nous devons nous préparer au fait que cette épidémie particulière devienne une épidémie mondiale», a déclaré Gabriel Leung, le chef de cette équipe de chercheurs de la HKU. «Des mesures importantes et draconiennes pour limiter les mouvements de population doivent être prises, le plus tôt possible.»

Ma Xiaowei, patron de la Commission nationale de la Santé (CNS) qui a rang de ministère en Chine, a indiqué dimanche que le nouveau virus avait une période d’incubation pouvant aller jusqu’à deux semaines et que la contagion était possible durant la période d’incubation, c’est-à-dire avant même l’apparition des symptômes.

Sur la foi de modèles mathématiques de la propagation du virus, l’équipe de M. Leung a avancé que le nombre réel d’infections était largement supérieur au bilan des autorités, qui ne prend en compte que les cas formellement identifiés.

«Le nombre de cas confirmés présentant des symptômes devait être de l’ordre de 25-26,000 le jour du Nouvel an chinois», samedi, a estimé lundi M. Leung lors d’une conférence de presse à Hong Kong, en s’appuyant sur des courbes théoriques.

En incluant les personnes qui en sont à la période d’incubation, et qui ne présentent pas encore de symptômes, «le chiffre approchait les 44’000» à la date de samedi, a-t-il évalué.

Situation chaotique dans les hôpitaux

Le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a annoncé qu’il se rendait en Chine pour discuter avec les autorités des moyens de contenir l’épidémie.

A Wuhan, la circulation automobile «non essentielle» est interdite depuis minuit dans le centre de la métropole, devenue étrangement silencieuse, comme l’a constaté une équipe de l’AFP. Des chauffeurs bénévoles, recrutés par les autorités, acheminent gratuitement les malades vers les hôpitaux.

 

 

Mais, une fois sur place, la situation s’avère parfois chaotique: les patients doivent attendre des heures avant de voir un médecin et de savoir s’ils sont ou non contaminés.

Wuhan et sa région sont placées de facto en quarantaine depuis jeudi afin de prévenir une nouvelle propagation de la maladie. Au total, 56 millions de personnes sont coupées du monde.

Rapatriement d’étrangers

L’épidémie a atteint l’Europe et l’Australie. Un cas présumé a été signalé au Canada. En Suisse, deux personnes tout juste rentrées de Chine sont suspectées d’avoir contracté le virus. Elles sont actuellement en quarantaine dans un hôpital zurichois.

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Les Etats-Unis, où cinq cas sont confirmés, ont annoncé organiser le départ de leur personnel diplomatique et de citoyens américains bloqués à Wuhan, espérant faire décoller un vol mardi.

D’autres pays sont en communication avec Pékin pour évacuer leurs ressortissants. La ministre française de la Santé a annoncé dimanche que la France allait organiser «un rapatriement par voie aérienne directe» de ses ressortissants, et qu’une période de quarantaine de 14 jours leur serait appliquée.

 

 

L’ambassade de Suisse en Chine a répertorié huit ressortissants suisses enregistrés dans la province du Hubei, qui vivent tous dans la ville de Wuhan, a indiqué un porte-parole du Département des affaires étrangères. L’ambassade est également en contact avec d’autres ressortissants suisses qui ont appelé la représentation. La moitié des citoyens suisses enregistrés à Wuhan ne sont plus sur place et les autres ne veulent pas quitter la ville.

Le DFAE n’a pas connaissance de cas de maladie parmi les ressortissants suisses en Chine. Il continue de suivre «de très près» l’évolution de la situation sur place et soutient les citoyens suisses dans le cadre de la protection consulaire si nécessaire.

Fin des voyages organisés

L’étude des premiers cas tend à montrer que le taux de mortalité du virus 2019-nCoV est assez faible. Pour Gui Xi’en, spécialiste des maladies infectieuses à l’université de Wuhan, le nombre de contaminations pourrait atteindre un «pic» autour du 8 février, avant de décroître.

Les hôpitaux étant débordés, la construction de deux sites pouvant accueillir chacun plus de mille lits a commencé. Elle doit être achevée sous quinzaine, selon les médias publics.

En attendant, la Chine se protège en érigeant des barrières intérieures. Plusieurs grandes villes du nord du pays – Pékin, Tianjin, Xian – ont annoncé la suspension des lignes d’autocars longue distance qui les relient au reste du pays. Dans l’est, la province du Shandong (100 millions d’habitants) a fait de même.

 

 

Le régime communiste a par ailleurs annoncé dimanche une interdiction temporaire du commerce d’animaux sauvages, alors que l’hypothèse selon laquelle l’épidémie serait partie d’un marché de Wuhan où était vendu ce type d’animaux a été jugée «hautement probable» par le Centre chinois de contrôle des maladies.

Pékin va en outre suspendre les voyages organisés en Chine et à l’étranger, une décision qui pourrait porter un coup au commerce de villes comme Paris, très prisées des touristes chinois.

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