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Comment Washington a tenté de justifier la guerre en Irak

L'équipe de l'ex-président George Bush s'est attelée, dès son entrée à la Maison-Blanche, à trouver comment renverser le régime de Saddam Hussein et comment justifier une guerre en Irak. Des documents officiels le révélant doivent être déclassifiés cette semaine.

27 sept. 2010, 11:45

Quelques heures après les attentats du 11 Septembre 2001, le secrétaire à la Défense d'alors, Donald Rumsfeld, a évoqué une attaque de l'Irak en même temps que la traque d'Oussama Ben Laden, selon les minutes d'une réunion tenue à cette époque.. Rumsfeld a ordonné à un avocat du Pentagone de se consacrer avec un adjoint à trouver «un fondement» à un lien supposé entre le régime irakien et le chef d'al-Qaïda, selon les documents publiés par le National Security Archive, un institut de recherche indépendant.

La mise au jour de ces documents officiels après leur déclassification a été obtenue grâce à une requête au nom de la liberté d'information (Freedom of Information Request). L'administration américaine a déjà reconnu par le passé que le régime de Saddam Hussein n'avait joué aucun rôle dans les attentats du 11 Septembre. Dès juin et juillet 2001, de hauts responsables ont saisi des tubes d'aluminium, les présentant comme des preuves d'une stratégie d'armement nucléaire de l'Irak avant même que ces tubes ne soient examinés, relatent deux notes internes du Département d'Etat transmises au secrétaire d'Etat d'alors, Colin Powell. Les tubes se sont vite révélés sans rapport avec le secteur nucléaire.

La confrontation avec l'Irak était aussi le sujet d'une note de juillet 2001 adressée à Condoleezza Rice, conseillère à la sécurité nationale à l'époque. Donald Rumsfeld y exige la tenue d'une réunion à haut niveau sur la stratégie à employer vis-à-vis de Bagdad. S'inquiétant de l'inefficacité des sanctions et de l'amélioration de la défense aérienne irakienne, Donald Rumsfeld affirme: «dans quelques années, les Etats-Unis vont sans aucun doute affronter un Saddam doté d'armes nucléaires».

Prévoyant qu'une guerre serait un succès, le secrétaire à la Défense affirmait que la chute de Saddam Hussein augmenterait le prestige de Washington dans la région et dans le monde entier. «Si le régime de Saddam tombe, nous serons dans une bien meilleure position dans la région et ailleurs», écrit-il. «Un succès majeur en Irak renforcerait la crédibilité des Etats-Unis et leur influence dans toute la région.»

Un autre document montre que dès l'hiver 2001, deux mois après l'invasion de l'Afghanistan, Donald Rumsfeld a discuté les plans d'une attaque de l'Irak, qui sera finalement lancée en mars 2003. Lors d'un exposé le 27 novembre, il fait la liste des prétextes utilisables par l'administration pour déclencher une guerre, citant les actions militaires de l'Irak contre l'enclave nord du pays à population kurde protégée par les Américains, la découverte de prétendus liens entre Saddam et le 11 Septembre ou des attaques au bacille du charbon, ainsi que les disputes à propos des inspections d'armements par l'ONU.

Une note du 18 décembre 2001 d'une cellule d'analyse du Département d'Etat avertit que la France et l'Allemagne s'opposeront à l'invasion de l'Irak sans preuve concrète que Bagdad est derrière les attentats de 2001. /DLU-afp

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