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Commémoration de Tiananmen: militants surveillés ou en prison

27 ans après les manifestations étudiantes de Tiananmen et la répression meurtrière du mouvement pro démocratie, le régime communiste chinois continue d'interdire tout débat sur le sujet et emprisonne les militants qui résistent.

04 juin 2016, 16:36
Dans le "Musée du 4 juin" de Hong Kong, on peut apercevoir la photo emblématique des manifestations étudiantes de Tiananmen sur laquelle on voit un jeune face aux chars.

Des militants chinois étaient détenus ou sous surveillance samedi, jour anniversaire de la répression meurtrière du mouvement pro démocratie de Tiananmen en 1989. Des mères d'étudiants tués à l'époque ont dénoncé une amnésie d'Etat et "27 années de terreur blanche".

Six militants des droits humains, dont le poète Liang Taiping, ont été placés depuis jeudi en détention par la police de Pékin après avoir organisé une cérémonie privée commémorant le 4 juin, a indiqué l'ONG chinoise Weiquanwang.

Ils sont soupçonnés d'"avoir provoqué des querelles et fomenté des troubles", rapporte l'ONG. Celle-ci fait également état d'un autre militant porté "disparu" ces derniers jours dans la capitale.

Banni des manuels scolaires

Près de trois décennies après les manifestations étudiantes de Tiananmen, le régime communiste continue d'interdire tout débat sur le sujet, banni des manuels scolaires et des médias, et férocement censuré sur l'internet.

Comme les autres années, les "Mères de Tiananmen", une association regroupant les parents ayant perdu un enfant lors de la répression sanglante des manifestations, faisaient l'objet d'une forte surveillance policière.

Au cimetière avec la police

Zhang Xianling, dont le fils de 19 ans a été abattu en 1989, a dit à l'AFP s'être rendu samedi dans un cimetière de Pékin en compagnie d'une dizaine d'autres parents pour honorer les tombes de leurs enfants - sous l'étroit contrôle des forces de l'ordre.

"On est surveillés depuis la semaine dernière. (...) Une trentaine (de policiers en civils) étaient au cimetière" pour encadrer le petit groupe, a précisé Mme Zhang.

De son côté, Ding Zilin, 79 ans et fondatrice des "Mères de Tiananmen", était sous résidence surveillée accrue, la police ayant coupé sa ligne téléphonique, selon des médias hongkongais.

Les tentatives de joindre Mme Ding aboutissaient samedi au message suivant: "L'usager que vous contactez n'a pas le droit de recevoir d'appels".

"Vingt-sept ans de suffocation"

Les "Mères de Tiananmen" s'étaient distinguées cette semaine avec une lettre ouverte au ton virulent, diffusée par l'ONG China Human Rights Defenders.

"Pour les familles des victimes, ce sont 27 années de terreur blanche, de suffocation (...) Nous sommes surveillés et écoutés par la police, suivis et même détenus, nos ordinateurs confisqués", ont indiqué les dizaines de signataires. "Le gouvernement nous a ignorées, prétendant que le massacre du 4 juin n'avait jamais existé", mais "la vérité est de notre côté", selon la lettre.

De son côté, Chen Guang, ancien soldat devenu artiste, a fait l'objet de plusieurs visites de policiers et d'agents de la sécurité civile dans les semaines précédant le 4 juin, et encore une fois durant plusieurs heures vendredi, a-t-il indiqué à l'AFP.

Un avertissement, selon lui: lors du 25e anniversaire, en 2014, Chen avait été placé en détention un mois après une performance artistique rendant hommage aux victimes de Tiananmen.

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