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Colombie: les trois journalistes retenus par une guérilla ont été libérés

Les trois journalistes qui étaient retenus en otage par une guérilla d'extrême gauche sont libres. Ils ont été secourus par l'Eglise et par le Défenseur du peuple, une entité publique de défense des droits de l'homme.

28 mai 2016, 08:35
Salud Hernandez était portée disparue depuis samedi dans la région de Catatumbo (nord-est), frontalière avec le Venezuela.

Les trois journalistes retenus en Colombie par la guérilla de l'ELN (extrême gauche) ont été libérés vendredi grâce à l'intervention de l'Eglise et du Défenseur du peuple, entité publique de défense des droits de l'homme. Le pays est en plein pourparlers de paix.

La journaliste espagnole Salud Hernandez, retenue depuis une semaine, a été la première à être libérée. C'est Gabriel Villa, l'archevêque d'Ocaña (nord-est), une localité de la zone où elle avait disparu, qui a annoncé la nouvelle. "Elle a été libérée, c'est confirmé", a-t-il déclaré à la chaîne Caracol Television, sans donner de détails sur les circonstances de sa disparition ou de sa libération.

"Elle est libre", a-t-il ajouté, affirmant avoir parlé avec cette hispano-colombienne de 59 ans, correspondante du journal espagnol El Mundo et chroniqueuse au quotidien colombien El Tiempo. Salud Hernandez était portée disparue depuis samedi dans la région de Catatumbo (nord-est), frontalière avec le Venezuela.

"Je me sens parfaitement bien. Merci beaucoup à l'église catholique. Merci beaucoup à tous les confrères", a déclaré Salud Hernandez sur cette même chaîne de télévision. Elle a confirmé avoir été retenue par l'Armée de libération nationale (ELN, extrême gauche), la deuxième guérilla de Colombie. "C'était un enlèvement", a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse.

 

"Très vite"

"Tout s'est passé très vite. Ce qui s'est passé, c'est que le retour n'était pas rapide car, comme on le sait, les routes dans cette Colombie rurale sont un désastre", a ajouté sans plus de précision cette femme qui réside dans ce pays depuis les années 1990.

Peu de temps après, Diego D'Pablos et son collègue Carlos Mesa, de la radio-télévision colombienne RCN, qui étaient retenus également par la guérilla dans la municipalité d'El Tarra, dans le département de Norte de Santander, près de la frontière vénézuélienne ont été libérés. Les deux hommes enquêtaient sur la disparition de Salud Hernandez.

"Nous allons bien tous les deux", a déclaré D'Pablos, cité par RCN dans un tweet. Ils ont été "bien traités", a-t-il ajouté.

 

"Bandits"

Après plusieurs jours d'incertitudes, le gouvernement a affirmé jeudi que l'ELN était responsable des disparitions de ces trois journalistes, qui intervenaient à un moment particulièrement sensible. "A partir de maintenant, la responsabilité de l'intégrité et de la liberté de ces trois citoyens repose exclusivement sur l'ELN", a indiqué le ministre de la Défense, Luis Carlos Villegas.

L'Armée de libération nationale (ELN), deuxième guérilla du pays existant depuis 1964, s'est justifiée dans un communiqué qu'il a remis à Salud Hernandez. Celle-ci a refusé de le lire, arguant qu'elle n'était pas "un porte-parole de ces bandits".

"La détention de la journaliste obéit uniquement à des mesures de routine afin de neutraliser les infiltrations ennemies", déclare le groupe dans son texte.

De son côté, le président colombien Juan Manuel Santos s'est félicité de cette nouvelle. "C'est une information qui remplit de joie les Colombiens et le monde entier", a-t-il déclaré. Il a également remercié de leurs interventions l'Eglise catholique et le Défenseur du Peuple, une institution publique chargée de la défense des droits de l'Homme qui ont permis la libération des trois journalistes.

"Nous n'entamerons aucune négociation si l'ELN ne libère pas tous les otages et ne renonce pas définitivement à ce crime contre l'humanité", a-t-il ajouté. Le gouvernement et l'ELN, deuxième guérilla du pays après les Farc, avaient annoncé fin mars le lancement de pourparlers de paix officiels après plus de deux ans de conversations préliminaires confidentielles.

 

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