Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Climat: Angela Merkel rencontre Greta Thunberg

La chancelière allemande Angela Merkel s’est entretenue jeudi avec plusieurs militants écologistes, dont la jeune suédoise Greta Thunberg. Plusieurs sujets ont été abordés, mais les discussions n’ont pas découlé sur beaucoup de promesses pour l’avenir.

20 août 2020, 19:04
La chancelière et les quatre militantes ont convenu que le réchauffement climatique est un défi mondial et que les pays industrialisés ont une responsabilité particulière dans la lutte contre ce phénomène. (illustration).

Plusieurs figures emblématiques du mouvement des jeunes pour le climat, dont Greta Thunberg, ont été reçues jeudi par la chancelière allemande Angela Merkel. Deux ans jour pour jour après le lancement des grèves scolaires par Greta Thunberg, «le monde est toujours dans le déni de la crise climatique», a regretté la jeune Suédoise avant la réunion.

La rencontre de ce jeudi avec Angela Merkel faisait suite à une lettre ouverte signée par quelque 120’000 personnes en juillet. Les quatre autrices – Greta Thunberg, les Belges Anuna De Wever et Adélaïde Charlier ainsi que l’Allemande Luisa Neubauer – y réclamaient que les chefs d’Etat et de gouvernement européens fassent preuve de courage et «traitent le changement climatique comme une crise».

 

 

La chancelière allemande, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année, est l’une des seules dirigeantes, avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, à y avoir réagi.

Alors que la hausse du mercure est désormais perceptible dans le monde entier, les militantes espèrent que Mme Merkel exercera son influence pour placer la crise climatique au centre des débats.

Pas beaucoup de promesses

«En une heure trente d’échanges, nous n’avons pas engrangé beaucoup de promesses mais Mme Merkel nous a assuré qu’elle ne ratifierait pas, dans son état actuel, l’accord de libre-échange entre l’UE et les quatre pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay)», a commenté Adélaïde Charlier à l’issue de la réunion.

Les activistes réclamaient également la fin des investissements dans les énergies fossiles ainsi que l’imposition d’objectifs annuels contraignants en matière de réduction des émissions de CO2 basés sur des informations scientifiques. «Certains sujets ont été plus difficiles que d’autres», a concédé la Namuroise de 19 ans.

Responsabilité particulière

La chancelière, qui quittera le pouvoir fin 2021, et les quatre militantes, ont «convenu que le réchauffement climatique est un défi mondial et que les pays industrialisés ont une responsabilité particulière dans la lutte contre ce phénomène», a rapporté après la rencontre le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.

Pour respecter l’Accord de Paris, «l’écart entre ce que nous devrions faire et ce qui est réellement fait se creuse de minute en minute», regrettaient cependant en amont de la rencontre les militantes climatiques.

 

 

L’Allemagne elle-même est accusée de ne pas faire assez d’efforts. Elle reste fortement dépendante du charbon, exploité jusqu’en 2038, en raison de son abandon progressif du nucléaire après la catastrophe de Fukushima en 2011.

La réunion intervenait deux ans jour pour jour après le début de la mobilisation de Greta Thunberg, âgée de 15 ans lorsqu’elle a commencé à protester devant le parlement suédois. Les manifestations des jeunes pour le climat se sont ensuite répandues comme une traînée de poudre, mais la jeune femme ne voit aujourd’hui aucune raison d’en célébrer l’anniversaire, a-t-elle confié à l’agence de presse DPA.

Peu d’actes

«Le discours politique a très peu évolué. On n’aurait jamais pensé être reçues à un si haut niveau de pouvoir l’année dernière, mais les paroles ne sont toujours pas traduites en actes pour respecter l’Accord de Paris», a regretté Adélaïde Charlier.

Cet accord, conclu en 2015, vise à limiter le réchauffement global à +2°C voire 1,5°C d’ici 2100, mais les près de 200 pays signataires sont peu nombreux à respecter leurs engagements. Or les scientifiques ont déjà montré que chaque demi-degré supplémentaire augmente l’intensité et/ou la fréquence des canicules, tempêtes, sécheresses et inondations.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias