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Cinq jihadistes arrêtés après "l'attentat" de la place Tiananmen

Suspectés d'être liés à "l'attentat" survenu lundi place de Tiananmen, cinq militants islamistes ont été arrêtés. La police chinoise l'a annoncé mercredi.

30 oct. 2013, 15:54
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La police chinoise a annoncé mercredi l'arrestation de cinq militants islamistes présumés qui seraient liés à l'attentat de lundi sur la place Tiananmen.

Les suspects ont été arrêtés dix heures après l'attaque, avec l'aide du gouvernement provincial du Xinjiang. Ils détenaient des sabres et des banderoles appelant au jihad, a indiqué la police, sans donner davantage de précision.

Un porte-parole du Congrès mondial ouïghour, principal mouvement de la minorité musulmane turcophone en exil, a contesté cette version des faits. "Pékin lance en permanence ce genre d'accusations, mais refuse systématiquement de dévoiler les éléments en sa possession. On ne saura jamais ce qui se cache derrière cette affaire", a-t-il dit.

Crainte d'une répression accrue

Ce porte-parole, Dilxat Raxit, a émis la crainte que ces accusations ne servent de prétexte à "une répression accrue" contre les ouïghours. "Aujourd'hui j'ai peur pour l'avenir du Turkestan oriental et pour le peuple ouïghour comme jamais je n'ai eu peur", a renchéri dans un communiqué la présidente du Congrès mondial ouïghour, Rebiya Kadeer.

Pékin accuse régulièrement la minorité turcophone ouïghoure d'être à l'origine de violences au Xinjiang ou ailleurs en Chine. Mais les membres en exil de la communauté et les organisations des droits de l'homme dénoncent une exagération de la menace par la Chine pour justifier sa politique répressive.

Un attentat "soigneusement préparé"

Lundi, juste après 12 heures, une voiture de type 4x4 immatriculée au Xinjiang a percuté des touristes et des policiers, avant d'exploser devant l'entrée de la Cité interdite, sous le grand portrait de Mao Tsé-toung.

Le conducteur et les deux occupants du véhicule sont décédés, ainsi qu'une touriste de nationalité philippine et un touriste de la province méridionale chinoise du Guangdong, selon la police. Une quarantaine de personnes ont été blessées, selon un nouveau bilan.

Le bureau de la sécurité publique de la capitale chinoise a affirmé lundi sur son site de microblog officiel que la place emblématique, centre névralgique du pouvoir en Chine, avait été le théâtre d'une "violente attaque terroriste, soigneusement planifiée, organisée et préméditée".

Les autorités et l'ensemble de la presse officielle chinoises refusaient jusque-là d'admettre explicitement que le coeur de Pékin ait pu être le théâtre d'un attentat. Cette piste de l'attentat s'est toutefois confirmée ces dernières 48 heures, les policiers ayant envoyé aux hôtels de la capitale deux avis de recherche identifiant au total huit suspects originaires du Xinjiang.

Une même famille

Selon la police, les suspects "décédés sur place" avaient mis le feu à des bidons d'essence qu'ils transportaient, provoquant l'explosion et l'incendie de la voiture. Les trois occupants du 4x4 faisaient partie d'une même famille: le chauffeur, répondant au nom d'Osmane Hassan, était accompagné de sa mère et de son épouse, selon le communiqué de la police.

Les enquêteurs ont retrouvé dans la carcasse du véhicule des jerricans d'essence, deux couteaux, une barre en métal et des banderoles avec des inscriptions religieuses fondamentalistes, ont précisé les autorités policières, alors qu'une vaste censure se poursuivait sur Internet.

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