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Chine: un Canadien est condamné à mort pour trafic de drogue

Au terme d'un second procès pour trafic de drogue en Chine, un Canadien de 36 ans a été condamné lundi à la peine suprême. La justice chinoise avait jugé "trop indulgent" le premier jugement, à savoir 15 ans de prison.

14 janv. 2019, 17:48
Condamné lundi à la peine de mort en Chine pour trafic de drogue, le Canadien Robert Lloyd Schellenberg a acquiescé lorsque le juge lui a demandé s'il avait compris le verdict.

Un Canadien a été condamné lundi à la peine de mort en Chine à l'issue de son nouveau procès pour trafic de drogue. Cette décision a été qualifiée de "très inquiétante" par Ottawa et est susceptible d'aggraver les relations déjà tendues entre les deux pays.

Robert Lloyd Schellenberg, 36 ans, s'était vu infliger en 2018, lors d'un premier jugement, une peine de 15 ans de prison - un verdict jugé fin décembre trop "indulgent" par la justice chinoise. Il a clamé son innocence toute la journée devant un tribunal de la ville de Dalian (nord-est).

 

 

"Le tribunal rejette totalement les explications et la défense de l'accusé, car elles vont à l'encontre des faits", a indiqué le juge en prononçant le verdict dans une salle d'audience comble, où environ 70 observateurs avaient pris place. Parmi eux figuraient des diplomates canadiens et trois journalistes étrangers, dont une de l'AFP.

Robert Lloyd Schellenberg, habillé d'un pull blanc et d'un pantalon noir, a acquiescé lorsque le juge du tribunal de Dalian lui a demandé s'il avait compris le verdict. Il peut désormais faire appel.

"Un menteur"

Condamné en première instance en novembre à 15 ans de prison et 150'000 yuans (19000 euros) d'amende, M. Schellenberg avait fait appel. Mais la démarche s'était retournée contre lui, la Haute cour de la province du Liaoning (nord-est) jugeant le verdict trop "indulgent" et ordonnant la tenue d'un nouveau procès.

"Je ne suis pas un trafiquant de drogue. Je suis venu en Chine pour faire du tourisme", a-t-il assuré lundi lors de son procès. Mais le tribunal a jugé que le Canadien, interpellé en décembre 2014, avait joué un rôle-clé" au sein d'un gang impliqué dans le trafic de stupéfiants. 

Des relations tendues entre la Chine et le Canada

"C'est très inquiétant que la Chine commence à agir de façon arbitraire pour appliquer la peine de mort, surtout à un Canadien", a réagi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en promettant d'intervenir.

 

 

Ce verdict survient à l'heure où les relations diplomatiques sino-canadiennes sont tendues depuis l'arrestation début décembre par le Canada - sur demande américaine - de Meng Wanzhou, la directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei.

Dans la foulée, la Chine a arrêté deux Canadiens: un ex-diplomate, Michael Kovrig, et un consultant, Michael Spavor. Les autorités chinoises les accusent d'avoir "menacé la sécurité nationale". Ces interpellations sont largement perçues en Occident comme des mesures de rétorsion.

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