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Chine: Pékin surveille les musulmans du Xinjiang via une application

Human Right Watch dénonce la surveillance des musulmans du Xinjiang grâce à une application de téléphonie mobile. Environ un million de musulmans chinois ont déjà été internés dans des "centre de formation professionnelle" destinés à lutter contre la radicalisation islamiste.

09 mai 2019, 07:51
L'application semble suivre les données de chacun au Xinjiang par le biais de la localisation des téléphones et des véhicules ainsi que l'utilisation d'électricité et de gaz.

Les autorités chinoises utilisent une application de téléphonie mobile pour surveiller les musulmans du Xinjiang, assure un rapport de l'ONG Human Rights Watch rendu public jeudi. Elles taxent ensuite de suspectes des conduites quotidiennes "totalement légales".

Pékin s'est attiré de vives critiques dans le monde avec sa politique de fermeté au Xinjiang (nord-ouest) où les Ouïghours, ethnie musulmane apparentée aux Turcs, sont majoritaires. Une politique mise en place au nom de la lutte contre le terrorisme islamique et le séparatisme dans cette région de plus de 20 millions d'habitants endeuillée ces dernières années par des attentats et des violences ethniques.

Pékin est accusé d'avoir interné jusqu'à un million de Ouïghours dans des camps de rééducation politique. Le régime communiste dément ce chiffre et parle de "centres de formation professionnelle" destinés à lutter contre la radicalisation islamiste.

 

 

Human Rights Watch a déjà fait état par le passé de l'utilisation par les autorités au Xinjiang d'un système de surveillance intitulé Integrated Joint Operations Platform (IJOP) pour rassembler des informations provenant de diverses sources allant de caméras de reconnaissance faciale aux analyseurs de wifi en passant par les barrages policiers, les données bancaires et les perquisitions à domicile.

Mais dans son nouveau rapport, intitulé "Les algorithmes de répression de la Chine", HRW étudie l'utilisation d'une application connectée à l'IJOP pour surveiller des conduites spécifiques.

Surveillance élargie

Selon le rapport, les autorités du Xinjiang surveillent ainsi étroitement 36 catégories de conduites, par exemple le fait de ne pas sympathiser avec ses voisins, d'éviter d'utiliser la porte principale ou un smartphone, de faire des dons à des mosquées "avec enthousiasme" ou d'utiliser des quantités "anormales" d'électricité.

L'ONG a obtenu une copie de l'application et a demandé à la société berlinoise de cybersécurité Cure53 de l'étudier. Outre la collecte de données personnelles, l'application incite les autorités à faire des rapports sur les personnes, véhicules ou événements qu'elles jugent suspects et envoie des "missions d'enquête" à la police pour un suivi.

Utilisateurs de VPN visés

Les policiers se voient également demander de vérifier l'utilisation de l'un des 51 outils internet estimés suspects, parmi lesquels des plateformes étrangères comme WhatsApp, LINE ou Telegram. Plusieurs personnes ont indiqué qu'elles-mêmes ou des membres de leur famille avaient été arrêtés pour avoir WhatsApp ou un Virtual Private Network (VPN) installé sur leur téléphone, selon le rapport.

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