Propos recueillis par
Pascal Fleury
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France avait un grand besoin de forces vives pour sa reconstruction. Elle a alors réquisitionné près d’un million de soldats allemands arrêtés par les Alliés lors de la débâcle nazie. Détenus dans des conditions parfois déplorables, ces prisonniers de guerre ont été astreints aux plus durs travaux, comme le déminage ou l’extraction du charbon. D’autres, plus chanceux, ont pu travailler dans l’agriculture.
L’historien Fabien Théofilakis, auteur d’une thèse de doctorat sur le sujet, s’est plongé dans les archives françaises, allemandes, suisses, américaines, britanniques et vaticanes de l’époque, et a récolté les témoignages d’une soixantaine de survivants, pour mettre en lumière cet épisode encore méconnu de l’histoire. Son travail, qui fait désormais référence en la matière, a débouché sur la publication d’un livre (1) accessible au grand public et d’un documentaire (2). Actuellement professeur invité à l’Université de...