Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Centrafrique: colère anti-pouvoir à Bangui après un massacre dans une église

Deux personnes ont été tuées vendredi matin à Bangui lors de nouvelles manifestations contre le pouvoir centrafricain. Cette nouvelle flambée de violences fait suite à l'attaque mercredi d'une église et qui a fait de 17 morts.

30 mai 2014, 13:58
African Union MISCA forces from Cameroon clear a barricade set by protesters,  Thursday, May 29, 2014 in Bangui, Central African Republic. Thousands took to the streets following Wednesday's attack by Muslim militias on a Christian church that left at least five dead and scores wounded. (AP Photo/Jerome Delay)

Deux jours après un massacre sans précédent dans une église, deux personnes ont été tuées vendredi matin à Bangui lors de nouvelles manifestations contre le pouvoir centrafricain. Egalement visées, les forces internationales se sont dit prêtes à riposter à toute menace.

Les deux victimes de vendredi ont été tuées par balles, selon des témoignages de manifestants confirmés par une source militaire. Selon un porte-parole de la force africaine de maintien de la paix (Misca), il s'agit de protestataires qui avaient ouvert le feu sur des soldats burundais. Ces derniers sont particulièrement accusés par la population de laisser faire les violences anti-chrétiens.

Au moins trois autres personnes ont été blessées par des tirs, dont deux grièvement, et conduites à l'hôpital communautaire de Bangui, a constaté un journaliste de l'AFP.

Colère après l'attaque d'une église

Dans plusieurs quartiers, notamment près de l'aéroport - où sont basées les forces internationales - plusieurs marches rassemblaient des milliers de personnes exigeant la démission du gouvernement de transition centrafricain et le départ de certaines forces militaires étrangères.

Cette nouvelle flambée de violences a été provoquée par l'attaque mercredi de l'église Notre-Dame-de-Fatima de Bangui par un groupe d'hommes armés assimilés par des témoins à l'ex-rébellion Séléka, majoritairement musulmane. L'attaque a fait de 17 morts et 27 personnes ont été enlevées.

Tirs de sommation

Malgré un appel au calme lancé par les forces française et africaine sur les radios centrafricaines, qui ont prévenu qu'elles réagiraient "avec la plus grande détermination à toute prise à partie", des véhicules de la force française Sangaris ont été visés par des tirs, a-t-on appris de source militaire.

Et les forces internationales ont procédé à leur tour à des tirs de sommation dans plusieurs quartiers de la capitale pour empêcher les manifestants de progresser, a indiqué à l'AFP une source militaire sans autre précision. Des barricades ont été érigées dans plusieurs quartiers de la ville. Aucun véhicule ne circulait dans les rues et un hélicoptère militaire français survolait la ville.

"Complot planifié"

Jeudi après-midi, le Premier ministre centrafricain, André Nzapayéké, a attribué ce regain de violences à "un complot planifié" par des "hommes politiques très proches du pouvoir".

Le Premier ministre n'a cité aucun nom. Mais des responsables proches de l'ex-rébellion Séléka et des milices chrétiennes ont été intégrés à la Primature et à la présidence avec pour mission de faire cesser les violences aux uns et aux autres.

Spirale infernale

La crise centrafricaine a débuté en 2013 avec le renversement du président François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, qui a pris le pouvoir dans ce pays majoritairement chrétien. Les Séléka ont multiplié les exactions contre les civils, entraînant en réaction la création de milices d'auto-défense, les anti-balaka, à dominante chrétienne.

Rapidement, ces milices s'en sont prises aux civils musulmans, plongeant le pays dans une spirale infernale de violences intercommunautaires, contraignant à l'exil des dizaines de milliers de musulmans et faisant des centaines de milliers de déplacés.

Elections d'ici un an

La France a déclenché en décembre l'opération Sangaris pour aider la Misca à ramener la paix. Face à son incapacité à faire cesser les violences, Michel Djotodia a été contraint à la démission en janvier et remplacé par Mme Samba Panza, qui doit théoriquement organiser des élections générales avant la mi-2015.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias