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«Cela doit être plus qu'un nouveau départ»

Le président américain Barack Obama a tendu hier la main aux Russes. Il leur a offert une nouvelle ère de coopération sur les ruines de la Guerre froide, tout en affirmant la nécessité du respect des règles de la démocratie.

08 juil. 2009, 12:15

Au lendemain d'un accord avec le président russe Dmitri Medvedev sur la réduction des arsenaux nucléaires, Barack Obama a poursuivi ses consultations avec son homologue, mais aussi avec le premier ministre Vladimir Poutine avant de quitter Moscou ce matin pour l'Italie et le sommet des pays industrialisés (G8).

Mais, plus qu'aux gouvernants, c'est à la société russe qu'il s'est adressé hier, à la fois dans un grand discours devant la Nouvelle école économique qui forme une partie des futures élites russes, et lors d'une rencontre avec des dirigeants de l'opposition. Il a appelé les uns et les autres à remettre les relations à zéro et à surmonter les vieilles conceptions d'un «jeu à tout ou rien» entre les Etats-Unis et la Russie.

«Cela doit être plus qu'un nouveau départ entre le Kremlin et la Maison-Blanche. Cela doit être un effort soutenu entre les peuples américain et russe pour identifier les intérêts communs, étendre le dialogue et la coopération et paver la voie du progrès», a-t-il déclaré devant la Nouvelle école économique.

Barack Obama effectuait sa première visite de président en Russie, destinée précisément à rompre avec des tensions qui, à la fin de la présidence de George Bush, ont renvoyé aux décennies de paix armée entre les deux puissances.

Dans ce discours exposant sa vision de l'avenir devant les représentants de la «dernière génération née quand le monde était divisé», Barack Obama s'est livré à un exercice délicat.

Il a exprimé son «profond respect pour l'héritage immémorial de la Russie», cité Pouchkine et exalté le sacrifice soviétique pendant la Deuxième Guerre mondiale. Mais «que les choses soient claires dès le départ: l'Amérique veut une Russie qui soit forte, pacifique et prospère», a-t-il affirmé. Concernant le projet d'installation d'éléments du bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque, que Moscou considère comme une menace pour sa sécurité, Barack Obama s'est voulu conciliant.

«Si la menace du programme nucléaire et balistique de l'Iran est éliminée, la raison motrice de la défense antimissile en Europe le sera aussi», a-t-il dit. Dans la foulée, Barack Obama a appelé la Russie jusqu'alors réticente à s'allier aux efforts américains face aux défis nucléaires iranien et nord-coréen.

Tous «ces défis réclament un partenariat mondial, et ce partenariat sera plus fort si la Russie occupe le rang de grande puissance qui doit être le sien», a-t-il dit. Le président américain a opposé cette vision à celle du XXe siècle dans laquelle «les Etats-Unis et la Russie (étaient) voués à être antagonistes», ou à celle du XIXe siècle dans laquelle ils étaient condamnés à «rivaliser pour des sphères d'influence».

Remettre les relations à zéro «ne sera pas facile», a-t-il convenu. Mais «les temps où des empires pouvaient manipuler des Etats souverains comme les pièces d'un jeu d'échecs sont révolus», comme quand Roosevelt, Churchill et Staline pouvaient redessiner le monde en une rencontre, a-t-il dit. /ats-afp

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