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Japon: Carlos Ghosn révoqué par les actionnaires de Nissan après 20 ans de règne

L'ancien grand patron automobile, déjà inculpé à trois reprises, a été limogé de son mandat d'administrateur par les actionnaires de Nissan ce lundi. Il est actuellement entendu à Tokyo sur des soupçons de détournement de fonds.

08 avr. 2019, 06:52
L'ex-directeur général de Renault-Nissan se trouve réduit au silence alors qu'il avait annoncé une conférence de presse pour le 11 avril.

Les actionnaires de Nissan, réunis lundi à Tokyo, ont voté la révocation du mandat d'administrateur de Carlos Ghosn. Le patron déchu, inculpé par la justice japonaise, avait déjà été limogé de la présidence après son arrestation initiale en novembre.

 

En savoir plus : Japon: Carlos Ghosn à nouveau arrêté à Tokyo sur de nouveaux soupçons

 

L'assemblée générale a dans la foulée entériné l'élection comme membre du conseil d'administration du président de Renault, Jean-Dominique Senard. Ce dernier s'est dit "très honoré".

"Il s'est passé quatre mois depuis l'événement de novembre, Nissan est à un moment critique (...) pour tirer un trait" sur cet épisode "et franchir une nouvelle étape dans la réforme de gouvernance", a lancé le patron exécutif de Nissan, Hiroto Saikawa, devant plusieurs milliers de participants.

Cet ancien fidèle de Carlos Ghosn a redit son "choc", quand il a pris connaissance des résultats de l'enquête interne du constructeur automobile japonais, qui a mis au jour les malversations présumées.

Ghosn à nouveau interpellé

Critiqué pour ne pas avoir su arrêter de tels agissements commis durant plusieurs années, M. Saikawa a reconnu "de sérieux problèmes" de gouvernance. Il a promis de passer la main une fois qu'il aurait "remis la compagnie sur la voie de la croissance".

Avant le début de la réunion, des actionnaires ont fait part de leurs inquiétudes. "Si Nissan ne peut pas rebâtir sa gouvernance, il n'y aura pas de renaissance", a estimé l'un d'entre eux.

Un autre a salué le rôle de Carlos Ghosn dans le redressement de Nissan, au bord de la faillite, quand il est arrivé en 1999. "Cependant, quand la compagnie a renoué avec la stabilité, tout le monde a commencé à voir que quelque chose ne tournait pas rond. Il est devenu arrogant", a jugé cet ancien employé du groupe.

L'assemblée s'est déroulée quelques jours après une nouvelle interpellation de l'ex-directeur général de Renault-Nissan, qui se trouve donc réduit au silence alors qu'il avait annoncé une conférence de presse pour le 11 avril.

L'ancien grand patron du groupe automobile, déjà inculpé à trois reprises, est actuellement entendu par les enquêteurs du parquet de Tokyo sur des soupçons de détournement de fonds de Nissan.

 

 

Un "complot", dénonce Ghosn

Avant d'être renvoyé dans la prison du quartier de Kosuge, dans le nord de Tokyo, où il avait déjà passé plus de 100 jours, M. Ghosn n'a pas épargné Nissan, qui le voue désormais aux gémonies, le présentant comme un dictateur qui ne souffrait aucune objection.

Il s'est redit victime d'un "complot" orchestré par des dirigeants du groupe nippon qui voulaient, selon lui, empêcher un projet d'intégration plus poussée avec Renault. Une vidéo "désignant les responsables de ce qui lui est arrivé", selon son épouse Carole Ghosn, sera diffusée mardi.

"L'autre partie [de l'explication, ndlr], c'est la détérioration de la performance de Nissan depuis deux ans", a souligné le magnat déchu de 65 ans lors d'un entretien accordé la semaine dernière à une télévision française. "Je suis très préoccupé par la performance et l'avenir de Nissan", insiste-t-il.

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