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«C'est l'Etat et le pouvoir qui ont tout organisé»

15 oct. 2009, 05:50

La polémique a enflé hier en France à l'égard du président Nicolas Sarkozy, accusé d'avoir préparé le terrain pour l'accession probable de son fils Jean, 23 ans, à la tête du quartier d'affaires parisien de la Défense. L'accusation de népotisme a fait des remous jusqu'au sein de la majorité.

Un décret préparé par les services du premier ministre François Fillon prévoyait, dans le cadre de l'extension du quartier d'affaires, de repousser la limite d'âge de 65 ans pour le président de la société d'aménagement de la Défense (Epad). Cela aurait permis à Patrick Devedjian, par ailleurs ministre de la Relance, de rester à son poste jusqu'en 2011 comme il en avait exprimé le souhait. Mais après être passé à l'Elysée, le projet de décret ne comportait plus la disposition relevant la limite d'âge, ont indiqué hier des sources proches du dossier. Jean Sarkozy, conseiller général des Hauts-de-Seine et étudiant en deuxième année de droit, serait ainsi appelé à gérer le premier quartier d'affaires d'Europe.

Le président du MoDem (centre, opposition) François Bayrou a dénoncé un «abus de pouvoir énorme». «C'est l'Etat et le pouvoir qui ont tout organisé», et «pour tous les Français, c'est une offense à l'idée de justice», a-t-il dit.

Des militants du Mouvement des jeunes socialistes français ont pour leur part présenté devant l'Elysée des demandes d'adoption par Nicolas Sarkozy. «Manifestement, il est plus facile de trouver un emploi quand on s'appelle Sarkozy», a ironisé l'un d'eux. «Il est grand temps que Nicolas Sarkozy comprenne, que son rôle de président de la République est de servir le peuple et non pas de se servir lui et les siens», selon le MJS. L'affaire suscite des remous au sein même du parti UMP au pouvoir. Assailli par une douzaine de questions sur ce seul sujet lors du compte rendu du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a montré des signes d'agacement. «On a vraiment le sentiment d'une chasse à l'homme!» a déclaré Luc Chatel. «Je ne sais pas ce qu'on trouvera la prochaine fois».

Jean Sarkozy, qui dénonce des accusations partiales, a déclaré qu'il ne renoncerait pas à briguer la présidence de l'Epad, lors d'un conseil d'administration le 4 décembre. Le Conseil général des Hauts-de-Seine se sera prononcé le 23 octobre sur son entrée au conseil d'administration. Le président de l'Epad est élu par ses pairs. /ats-afp

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