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Brexit: Londres défendra ses eaux avec l’armée s’il n’y a pas d’accord

Les négociations post-Brexit se poursuivent. Alors que la période de transition doit se terminer le 31 décembre, aucun compromis n’a encore été trouvé. Londres reprendra le contrôle de ses eaux dès le 1er janvier 2021.

12 déc. 2020, 20:48
Quatre navires de 80 mètres de long se tiennent prêts à empêcher des chalutiers de l'UE de pénétrer dans les eaux britanniques (ILLUSTRATION).

Des navires de la Royal Navy se tiennent prêts à protéger les zones de pêche britanniques où pourraient survenir des tensions en cas d’échec des négociations avec l’Union européenne. Les 27 et Londres terminent leurs négociations dimanche.

Le négociateur européen Michel Barnier s’est entretenu samedi avec son homologue britannique David Frost à Bruxelles, pour d’ultimes discussions avant la décision attendue dimanche sur le sort des négociations post-Brexit.

Les discussions entre les équipes de négociation se poursuivaient samedi soir et pourraient même continuer dimanche, ont indiqué des sources proches des pourparlers

Si aucun compromis n’est trouvé, le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l’UE le 31 janvier 2020 mais continue de respecter les règles européennes pendant une période de transition qui s’achève le 31 décembre, reprendra le contrôle total de ses eaux le 1er janvier prochain.

 

 

Quatre navires de 80 mètres de long se tiennent prêts à empêcher des chalutiers de l’UE de pénétrer dans les eaux britanniques s’il n’y a pas de nouvel accord sur les droits de pêche, l’un des points de blocage des négociations commerciales.

«Guerres de la morue»

Le ministère de la Défense britannique a confirmé que des navires sont en attente, expliquant avoir «mené une planification intensive et des préparatifs pour s’assurer que la Défense soit prête à divers scénarios à la fin de la période de transition», selon un porte-parole du ministère.

Ce déploiement évoque le mauvais souvenir des «guerres de la morue» avec l’Islande sur les droits de pêche dans l’Atlantique Nord, qui ont duré près de 20 ans, avant de finalement trouver un règlement dans les années 70.

Les préparatifs en cas de «no deal» se sont accélérés ces derniers jours des deux côtés de la Manche, le Premier ministre britannique Boris Johnson comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se montrant pessimiste quant à l’issue des pourparlers. Ceux-ci bloquent sur trois sujets: la pêche, le règlement des différends dans le futur accord et les garanties exigées de Londres par l’Union européenne en matière de concurrence.

Selon les règles de l’OMC

Dans le cas d’un «no deal», les échanges de part et d’autre de la Manche risquent de se faire selon les seules règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane et de quotas.

La pêche a constitué l’un des sujets de crispation des négociations commerciales. Malgré son poids économique négligeable, le sujet est crucial pour plusieurs Etats membres (France, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Irlande), dont les pêcheurs veulent garder un accès aux eaux britanniques, très poissonneuses.

L’inflexibilité des deux côtés de la Manche n’a pas permis de concilier des positions de départ aux antipodes: le statu quo dans l’accès à ces eaux côté européen, un contrôle total pour Londres avec des quotas négociés chaque année.

«Empoisonnement» -

L’ancien commissaire européen et ancien ministre Chris Patten, a accusé Boris Johnson de se comporter en «nationaliste anglais». Le député conservateur Tobias Ellwood, ancien capitaine de l’armée britannique et président du comité parlementaire sur la Défense, a, lui, redouté que l’image du Royaume-Uni soit écornée.

«Nous nous retrouvons face à la perspective de voir notre Royal Navy déjà débordée se confronter à un proche allié de l’OTAN sur les droits de pêche», a-t-il déploré sur la BBC. «Nous devons construire des alliances et non les briser», a-t-il plaidé.

 

 

Quant à Tom Tugendhat, président conservateur de la commission des Affaires étrangères du Parlement, il a tweeté en français que «le risque d’empoisonnement de la relation» entre la France et le Royaume-Uni «est réel».

Le ministère de la Défense a affirmé disposer de 14’000 militaires prêts à être déployés pour aider à la transition post-Brexit. Selon des médias britanniques, des hélicoptères de l’armée pourraient aussi être employés pour surveiller les côtes.

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