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Brexit: les dirigeants britanniques tentent de calmer le jeu

Le Royaume-Uni reste fortement divisé et sous tension après le vote sur le Brexit. Les dirigeants du Royaume tentent d'apaiser la situation tandis que l'Union européenne demeure hagarde malgré un front commun affiché. Un ministre britannique a quant à lui affirmer qu'un nouveau référendum était envisageable sous certaines conditions.

28 juin 2016, 07:01
Le Royaume-Uni reste profondément divisé suite au référendum du Brexit.

Quatre jours après le vote choc en faveur du Brexit, les responsables britanniques cherchaient lundi à gagner du temps face à la montée des déchirements internes. Les leaders européens refusent toute négociation post-Brexit avec Londres tant que le Royaume-Uni n'a pas formellement fait sa demande de sortie de l'UE.

"Le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, mais ne doit pas tourner le dos à l'Europe et au reste du monde", a déclaré le Premier ministre David Cameron lundi devant le Parlement. "Nous devons déterminer le genre de relation que nous voulons désormais avoir avec l'UE", a-t-il ajouté, précisant que ce sera à son successeur de le faire. Ce dernier sera désigné d'ici le 2 septembre, a indiqué le parti conservateur.

M. Cameron a également souligné que le gouvernement devrait "s'assurer que les intérêts" de l'Ecosse, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord "soient protégés".

Tôt lundi matin, le ministre des Finances George Osborne avait tenté de rassurer les marchés. Le processus de sortie de l'UE ne sera enclenché "que lorsque nous aurons une vision claire des nouveaux arrangements que nous recherchons avec nos voisins européens", a-t-il promis.

La Bourse de Londres restait très nerveuse, avec un plongeon des valeurs bancaires et immobilières ou des compagnies aériennes. Et un sondage montre qu'un cinquième des dirigeants d'entreprises britanniques envisagent de délocaliser une partie de leur activité.

Appel à l'union

Chef de file des partisans du Brexit, le conservateur Boris Johnson, a adopté un ton inhabituellement conciliant avec ses adversaires d'hier. Il a assuré que le Royaume-Uni fait "partie de l'Europe" et que la coopération avec ses voisins du continent allait "s'intensifier".

Dans une tribune parue dans le Daily Telegraph, il a réaffirmé que la sortie de l'UE "n'interviendra pas dans la précipitation". Candidat à la succession de M. Cameron, il a appelé les partisans du Brexit à "construire des ponts" avec ceux qui ont voté pour rester dans l'UE. La presse britannique assurait que la ministre de l'Intérieur Theresa May devrait incarner la candidature "anti-Boris" au sein du parti conservateur pour le poste de Premier ministre.

Une pétition réclamant l'organisation d'un deuxième référendum dépassait lundi matin les 3,7 millions de signataires. C'est le signe que le Brexit a du mal à passer pour une partie des Britanniques, en particulier chez les jeunes.

Front commun

Côté européen, l'Allemagne, la France et l'Italie ont affiché un front commun sur la crise politique créée par le référendum à l'issue de leur rencontre, lundi soir à Berlin. "Nous sommes d'accord là-dessus, il n'y aura pas de discussions formelles ou informelles sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE tant qu'il n'y aura pas de demande de sortie de l'UE au niveau du Conseil européen", a dit Angela Merkel aux côtés du président français François Hollande et du Premier ministre italien, Matteo Renzi.

Les trois pays ont l'intention de proposer aux autres nations de l'UE une "nouvelle impulsion" du projet européen dans les domaines notamment de la défense et de l'économie, a aussi annoncé Mme Merkel. François Hollande a lui appelé "à ne pas perdre de temps" pour le départ du Royaume-Uni de l'UE.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a, quant à lui, appelé les Européens à "ne pas perdre la tête" et à défendre les "valeurs et intérêts qui nous ont rapprochés" lorsqu'ils négocieront la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Un nouveau référendum sur les rails ?

Un 2e référendum sur l'appartenance à l'UE pourrait avoir lieu si Bruxelles autorise la Grande-Bretagne à contrôler totalement ses frontières, dit Jeremy Hunt. Le ministre britannique de la Santé a publié lundi une lettre dans le Daily Telegraph.

Le chef du gouvernement qui succédera à David Cameron doit négocier avec Bruxelles avant la fin de la période de deux ans qui doit précéder la sortie de l'UE, de façon à pouvoir organiser une consultation sur un éventuel accord au sujet de l'immigration, dit-il.

"Aussi, avant de lancer le compte à rebours, nous devons négocier un accord et le soumettre au peuple britannique, soit avec un référendum, soit à travers le programme conservateur dans le cadre d'élections générales", explique Jeremy Hunt.

Selon le magazine Spectator, le ministre de la Santé va très probablement briguer la succession de David Cameron.

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