Le jour où le Royaume-Uni était censé quitter l’Union européenne, son Parlement a voté contre l’accord de sortie. Notamment grâce aux voix de nombreux brexiters, au risque de repousser le projet indéfiniment. Pendant que les députés votaient, des milliers de manifestants déferlaient devant le palais de Westminster pour dénoncer une «trahison» des politiques.
Et maintenant? Si le pays fait déjà l’expérience du chaos politique depuis des mois, la période qui s’ouvre atteint un niveau d’incertitude inexploré. La sortie de l’UE est désormais prévue le 12 avril au soir, sans accord en vue. Le texte rejeté réglait les conditions du divorce: dette britannique, droits des expatriés respectifs, et une solution pour la frontière en Irlande qui a cristallisé les oppositions.
Pour la troisième fois en trois mois et demi, Theresa May a échoué à faire approuver ce traité de 585 pages négocié, pendant dix-huit mois, avec les Vingt-Sept. L’écart s’est...