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Brexit: délits xénophobes en hausse en marge du référendum

Selon les chiffres de la police publiés vendredi, les délits xénophobes ont fortement augmenté en marge du référendum au Royaume-Uni. 3'076 "crimes de haine" ont été signalés entre le 16 et le 30 juin.

08 juil. 2016, 18:50
Les 3'076 "crimes de haine" signalés à la police entre le 16 et le 30 juin représentent une hausse de 42% par rapport à la même période en 2015. (illustration)

Les délits xénophobes au Royaume-Uni ont fortement augmenté en marge du Brexit, selon les chiffres de la police publiés vendredi. "Un pic du discours de haine" qui aura des répercussions en Europe, selon le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe.

Les 3'076 "crimes de haine" signalés à la police entre le 16 et le 30 juin représentent une hausse de 42% par rapport à la même période en 2015. Un pic de 289 cas a été enregistré le 25 juin, soit deux jours après le référendum.

"Cette hausse est inacceptable", a commenté Mark Hamilton, le président de la commission chargée des "crimes de haine" dans la police.

Plusieurs incidents xénophobes, visant notamment la communauté polonaise, avaient suscité une vive émotion au Royaume-Uni. Le Premier ministre démissionnaire David Cameron avait condamné ces actes devant le Parlement.

"De nombreuses communautés ont très peur au Royaume-Uni", a souligné vendredi depuis Paris le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn. Il dénonce un "climat d'intolérance, de xénophobie et de racisme" depuis le référendum.

 

Rhétorique raciste

Nils Muizniek, le commissaire des droits de l'homme du Conseil de l'Europe, a également déploré "un énorme pic du discours de haine" vendredi à Athènes. Il a rappelé que le Conseil de l'Europe avait envoyé un rapport au gouvernement britannique sur ce sujet.

"Le débat sur le Brexit était terrifiant, car vous aviez une rhétorique raciste envers les migrants au plus haut niveau de la classe politique au Royaume-Uni", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.

Interrogé sur l'impact en Europe de ce langage, le commissaire a répondu que cela "envoie un signal aux partis populistes à travers l'Europe, leur montrant comment c'est facile de manipuler le discours du jeu politique".

Il s'est dit également inquiet "sur les répercussions plus larges en Europe" du débat sur le Brexit. Il est surtout préoccupé à l'approche "du prochain grand événement, le référendum en Hongrie" où "les migrants ont déjà été une cible" raciste.

Poudre blanche

Jeudi, le Parlement de Westminster à Londres a été brièvement bouclé. Un colis suspect contenant une poudre blanche et une lettre d'insultes envers un membre musulman de la chambre des Lords avait été découvert.

"J'ai déjà reçu des lettres d'insultes, des courriers racistes ou islamophobes, mais jamais avec de la poudre blanche. Quelques semaines après le meurtre de notre collègue Jo Cox (assassinée en pleine rue le 16 juin), c'est effrayant", a déclaré Lord Nazir Ahmed.

Plusieurs mosquées ont indiqué vendredi avoir reçu des lettres similaires.

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