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Colombie: la victoire de la droite à la présidentielle menace la paix avec les FARC

Ivan Duque a remporté ce dimanche l'élection présidentielle en Colombie. Il remporte 53,98% des voix. Cette victoire met en danger le traité passé avec les FARC. Durant son discours, Duque a annoncé vouloir corriger l'accord de paix.

18 juin 2018, 06:55
Ivan Duque a remporté ce dimanche les élections colombiennes.

Le candidat de droite, Ivan Duque, a remporté dimanche l'élection présidentielle en Colombie, face à son rival de gauche Gustavo Petro. La victoire est de nature à rassurer les milieux d'affaires, mais remet en question l'accord de paix historique conclu avec les FARC.

Ivan Duque, protégé de l'ex-président Álvaro Uribe, partisan d'une ligne dure sur la sécurité et farouche opposant au pacte signé en 2016 avec l'ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), a d'ailleurs immédiatement annoncé des "corrections" à l'accord de paix, qu'il juge trop indulgent envers les rebelles marxistes.

"Cette paix dont nous avons rêvée, qui demande des rectifications, aura des corrections pour que les victimes soient au centre du processus, pour garantir vérité, justice et réparation", a-t-il déclaré lors de son premier discours après sa large victoire.

Le parti FARC, qui a succédé à la guérilla, a appelé au "bon sens", après cette annonce. "Ce que le pays demande c'est une paix intégrale, qui nous mène vers la réconciliation attendue".

 

 

Une femme à la vice-présidence

Candidat du centre démocratique (CD), Ivan Duque, 41 ans, a recueilli 53,98% des voix, contre 41,8% à Gustavo Petro, 58 ans, du mouvement Colombie Humaine, premier candidat de gauche à parvenir aussi loin dans une course présidentielle.

Son adversaire a immédiatement accepté son "triomphe". "Vous êtes le président de la Colombie (...) Aujourd'hui, nous sommes l'opposition", lui a lancé l'ancien maire de Bogota et ex-guérillero du M-19 dissout.

M. Duque devient le plus jeune chef d'Etat élu en Colombie depuis 1872. Il aura 42 ans le 1er août et succédera le 7 à Juan Manuel Santos. L'accord a valu à ce président de centre-droit le prix Nobel de la paix, mais aussi une impopularité de 80% dans ce pays de 49 millions d'habitants. Au pouvoir depuis 2010, il ne pouvait se représenter après deux mandats.

Avec lui a été élue la première femme vice-présidente du pays, Marta Lucia Ramirez, qui fut aussi la première femme ministre de la défense de Colombie durant la première année de la présidence de M. Uribe (2002-2010).

 

 

Inégalités et narco-trafic

Le pacte avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie, qui ont conservé le même acronyme FARC, a clos plus de 52 ans d'affrontements. Mais la Colombie peine à émerger du conflit. Elle reste confrontée à une corruption et des inégalités criantes, notamment en matière d'éducation et santé, ainsi qu'à la violence de groupes armés se disputant le narco-trafic dans ce pays, premier producteur mondial de cocaïne.

La droite y règne depuis toujours. Novice en politique avec un seul mandat comme sénateur, l'avocat et économiste Ivan Duque se défend d'être la "marionnette" d'Álvaro Uribe. Il est soutenu par les conservateurs, les partis chrétiens, les évangéliques et l'ultra-droite.

Voulant "tourner les pages de la corruption, de la politique politicienne, du clientélisme", il entend réviser l'accord de paix notamment pour envoyer en prison les chefs des FARC coupables de crimes graves et leur barrer l'accès au congrès. "L'une des grandes inconnues va être ce qui va se passer avec le processus de paix", a déclaré à l'AFP l'analyste Yann Basset, de l'université du Rosario.

 

 

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