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Berlusconi promet de vider Lampedusa

31 mars 2011, 12:26

«D'ici à 48 heures, 60 au plus, Lampedusa sera entièrement vidée de ses immigrés»: Silvio Berlusconi en a pris l'engagement solennel, hier, lors d'une visite éclair sur la petite île située à mi-distance entre Sicile et Tunisie. «Je ne suis pas venu avant, parce que j'ai le défaut de vouloir résoudre les situations», a expliqué le président du Conseil. «Je n'avais pas de solution claire avant hier soir.» Pendant qu'il parlait, trois paquebots et un transport de troupes militaires, le San Marco, entraient dans la rade. Deux autres navires étaient attendus dans la soirée.

L'évacuation vers l'Italie des 6200 immigrés, en majorité des Tunisiens, a déjà commencé. Même le centre de rétention, conçu pour accueillir 850 immigrés, mais qui en héberge plus de 2000, sera vidé de tous ses occupants. En outre, un paquebot restera à l'ancre devant le petit port de pêche pour évacuer immédiatement tout nouvel arrivant.

Le président du Conseil a par ailleurs rendu compte de négociations «difficiles» avec Tunis. «Les autorités de ce pays se sont enfin engagées à mieux contrôler leurs côtes.» Un millier d'immigrés pourraient être rapatriés d'ici à dimanche. «Cela donnerait un signal fort» aux candidats à l'immigration.»

Toujours sous les applaudissements, Silvio Berlusconi, très souriant et détendu, a annoncé des mesures urgentes pour rétablir une situation sanitaire décente à Lampedusa: 140 soldats du génie sont déjà à pied d'œuvre pour nettoyer l'île. Égouts, système électrique et rues seront refaits. Un plan extraordinaire sera adopté pour relancer le tourisme, ainsi qu'un «programme à grande échelle» de plantation d'arbres, l'île étant aujourd'hui un rocher pelé.

Pour bien montrer que le destin de l'île lui tient à cœur, le président du Conseil a annoncé qu'il venait d'y acquérir une propriété, baptisée Les deux palmiers. «Comme cela, je deviens un habitant de Lampedusa et j'ai absolument intérêt à ce que mon plan marche.»

Le problème posé par ces migrants est désormais transféré dans les régions d'Italie qui devront les accueillir. Dans un langage ordurier, le leader de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, principal allié de Berlusconi au pouvoir, a déclaré qu'«ils» devaient cesser de «nous les casser». Silvio Berlusconi voit en eux «de pauvres diables fuyant un monde sans liberté, ni démocratie ni bien-être». Quant au chef de l'État, Giorgio Napolitano, il invite les Italiens à se souvenir que leur pays a été «terre d'immigration avant de devenir terre d'accueil».

RICHARD HEUZÉ-Le Figaro

RICHARD HEUZÉ-

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