Les considérations éthiques l’auront emporté sur les intérêts économiques allemands: la chancelière Angela Merkel a annoncé, dimanche soir, suspendre l’exportation d’armes à destination de l’Arabie saoudite tant que la lumière n’aura pas été faite sur l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Hier matin, elle a appelé ses partenaires européens à faire de même.
Le geste n’est pas anodin: avec des exportations d’armes pour plus de 400 millions d’euros avalisées, cette année, par Berlin, l’Arabie saoudite représente son plus gros client, juste après l’Algérie. Le ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier, a indiqué que le gouvernement déciderait «très prochainement» d’annuler ou pas les commandes déjà passées.
Une décision courageuse
Est-ce que l’Arabie saoudite doit craindre un effet domino? «Beaucoup de pays vont sans doute attendre la fin de l’«enquête» en cours pour temporiser», estime Joseph Daher, maître d’enseignement à l’Institut d’études politiques, historiques et internationales de l’Université de Lausanne. Le spécialiste...