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Belgique: les femmes dénoncent le "harcèlement de rue"

Sofie Peteers, une étudiante belge, a décidé de dénoncer le "harcèlement de rue" avec un film qui fait le tour d'internet.

02 août 2012, 16:57
Le film, tourné dans un quartier populaire à forte population immigrée, a été accusé de racisme.

"T'es charmante", "connasse!"... Lassée des sollicitations et insultes lancées en pleine rue par certains hommes, une étudiante belge a décidé de dénoncer le "harcèlement de rue". Son film fait le tour d'internet et suscite une avalanche de témoignages sur Twitter.

Tout a démarré d'un film diffusé en Belgique la semaine dernière, qui souhaitait dénoncer ces comportements, qui sont selon son auteure, le lot quotidien d'une femme dans un quartier populaire de Bruxelles.

"Femme de la rue", tourné en caméra cachée montre la jeune femme, Sofie Peteers, déambulant dans la rue, accostée par des hommes, parfois très insistants, selon les extraits diffusés par la RTBF. Au menu: sifflements, regards appuyés, sourires entendus mais aussi "chienne", "salope" et autres joyeusetés du même acabit. Même "t'es charmante" sonne comme une injure.

"La première question que les filles se posent, c'est 'est-ce que j'ai fait quelque chose ?'", témoigne Mme Peteers dans un reportage diffusé sur la RTBF. "Puis j'ai vu que ce n'est pas que moi mais que beaucoup de femmes ont ce genre de problèmes", poursuit-elle.

Sexisme ordinaire

"Ca fait partie du quotidien des femmes, du sexisme ordinaire", confirme Julie Muret, d'Osez le féminisme, tandis que le site www.madmoizelle.com parle d'"une épuisante banalité".

Et, alors que le film, tourné dans un quartier populaire à forte population immigrée, a été accusé de racisme, Magali De Haas (Osez le féminisme) souligne que ces comportements ne sont "pas l'apanage d'une catégorie de population".

"Il suffit de voir les sifflets des députés adressés à la ministre (française) du Logement Cécile Duflot", apparue en robe à l'Assemblée nationale mi-juillet ou encore le déferlement de machisme entendu à l'occasion de l'affaire Dominique Strauss-Kahn en 2011, rappelle Mme De Haas.

Défense des victimes

Bien que ces comportements soient souvent banalisés et par essence difficilement mesurables, le gouvernement belge s'est saisi du sujet après la diffusion du film. La ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet a annoncé pour la rentrée "un projet de loi dans le but de définir légalement le concept de sexisme et, surtout, de défendre les victimes".

A Bruxelles, un texte (déjà prévu avant le film) permettra en septembre "de poursuivre tous les cas d'insultes, avec des amendes administratives".

Repris par certains blogs en France, les extraits du film font le tour d'internet et suscitent une avalanche de témoignages sur Twitter, via le hashtag  harcelementderue.

L'écho rencontré par le film et l'afflux de témoignages sont "impressionnants", note Magali De Haas, alors que le Parlement français vient de voter à l'unanimité l'alourdissement des peines réprimant le harcèlement sexuel. "Cela montre que ce n'est pas juste un discours féministe déconnecté du réel mais bien une réalité vécue par de nombreuses femmes", poursuit-elle.

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