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Azerbaïdjan-Arménie: les combats se poursuivent

Les Azéris et les Arméniens sont déterminés à continuer le combat, malgré les appels internationaux. Selon des bilans officiels, probablement très partiels, les combats ont coûté la vie à 103 personnes.

30 sept. 2020, 18:29
Sur cette photo publiée par le ministère de la défense arménien le mardi 29 septembre 2020, un soldat arménien tire une pièce d'artillerie lors d'un combat avec les forces azerbaïdjanaises dans la région séparatiste du Haut-Karabakh.

L’Azerbaïdjan et l’Arménie se sont montrés intransigeants et déterminés à combattre, après quatre jours de sanglants affrontements au Nagorny Karabakh, un territoire azerbaïdjanais séparatiste soutenu par Erevan, ignorant les appels internationaux au cessez-le-feu.

Après avoir rendu visite à des militaires blessés dans un hôpital, martial, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a juré de poursuivre la lutte jusqu’au «retrait total, inconditionnel et sans délai» des forces arméniennes.

 

 

Plus tôt, la diplomatie azerbaïdjanaise a fait savoir aux médiateurs dans ce conflit, les pays du Groupe de Minsk (Russie, Etats-Unis, France) constitué au sein de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), que Bakou était déterminé à poursuivre son «opération militaire légitime».

La Russie, un des pays les plus influents dans le Caucase du Sud, a plusieurs fois appelé sans succès à la fin des combats, elle qui entretient des relations cordiales avec les deux belligérants, d’anciennes républiques soviétiques. L’Arménie fait toutefois partie d’une alliance militaire dominée par Moscou, qui fournit pour sa part des armes aux deux camps.

«Guerre jusqu’à la mort»

Ces affrontements, les plus graves depuis 2016, font craindre une guerre ouverte entre Bakou et Erevan, à même de déstabiliser une zone déjà volatile où les intérêts de nombreuses puissances sont en concurrence.

La Russie, la France et les Etats-Unis qui coprésident le Groupe de Minsk depuis 1992 ne sont pas parvenus à trouver un règlement durable du conflit du Nagorny Karabakh, un territoire en majorité peuplé d’Arméniens ayant fait sécession de l’Azerbaïdjan. Une guerre au début des années 1990 y avait fait 30’000 morts.

Selon des bilans officiels, probablement très partiels, les combats d’ampleur qui ont éclaté dimanche ont coûté la vie à 103 personnes, à savoir 81 combattants séparatistes arméniens et 22 civils.

L’Azerbaïdjan n’a fait état d’aucune perte dans les rangs de son armée et les deux camps se rejettent la responsabilité des hostilités.

«C’est une guerre jusqu’à la mort et nous devons aller jusqu’au bout», a assené à l’AFP un volontaire arménien, un pédagogue de 63 ans, sous couvert d’anonymat.

C’est une guerre jusqu’à la mort et nous devons aller jusqu’au bout
volontaire arménien anonyme. 

«Intenses combats»

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a de son côté fait état d’«intenses combats» et assuré que, depuis le week-end, 2300 séparatistes arméniens avaient été tués.

Tout en accusant les forces ennemies de viser des positions civiles, il revendique la destruction de 130 chars, 200 pièces d’artillerie, 25 batteries antiaériennes ainsi que de missiles sol-air S-300.

 

 

Le ministère arménien de la Défense a quant à lui revendiqué «137 chars et blindés détruits, 72 drones, sept hélicoptères et un avion de guerre abattus. 790 soldats azerbaïdjanais ont été tués et 1900 blessés».

L’ensemble de ces données était invérifiable de source indépendante.

Risque d’internationalisation

L’Arménie a pour sa part affirmé mardi qu’un chasseur-bombardier turc soutenant l’Azerbaïdjan avait abattu un des avions de ses forces aériennes, ce qu’ont aussitôt démenti Ankara et Bakou.

Erevan a encore accusé mercredi «l’aviation turque d’effectuer des vols de provocation» le long de la frontière arméno-turque.

Une intervention militaire directe turque constituerait un tournant majeur et une internationalisation du conflit, un éventuel scénario catastrophe.

 

La Turquie est la seule puissance à ne pas avoir appelé à un cessez-le-feu, incitant son allié azerbaïdjanais à reprendre le Karabakh par la force et conspuant l’Arménie, son adversaire historique.

Le Kremlin a dit mercredi «ne pas soutenir les appels» de la Turquie, avec laquelle Moscou entretient des relations compliquées mais pragmatiques, répétant qu’elle devait s’abstenir de jeter «de l’huile sur le feu».

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui condamné les déclarations «inconsidérées et dangereuses» d’Ankara. «Nous sommes près d’une guerre à grande échelle, peut-être même à l’échelle régionale», s’inquiète l’analyste Olesya Vartanyan, de l’International Crisis Group.

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