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Attentats en Thaïlande: la police contredit l'armée et disculpe les 15 suspects

Jeudi, l'armée thaïlandaise avait annoncé avoir arrêté 15 suspects suite aux attentats qui ont frappé plusieurs stations balnéaires du pays. Or, la police l'a contredite vendredi et a disculpé les personnes arrêtées. Ces contradictions soulignent les tensions entre police et militaires au pouvoir.

19 août 2016, 09:23
Ces contradictions brouillent un peu plus les cartes et soulignent les tensions entre police et militaires au pouvoir.

La police thaïlandaise a contredit vendredi l'armée, qui avait annoncé la veille avoir arrêté 15 suspects dans l'enquête sur de récents attentats meurtriers dans des stations balnéaires. Ces contradictions brouillent un peu plus les cartes et soulignent les tensions entre police et militaires au pouvoir.

"Ces gens ont créé un mouvement illégal avec des visées politiques... mais il n'y a aucune preuve les liant aux attentats", a déclaré devant la presse Chayaphol Chatchaidej, haut responsable de la police.

 

Depuis le coup d'Etat militaire de 2014, les militaires se sont arrogé de nombreuses prérogatives, comme le droit de détenir secrètement des suspects pendant sept jours. Mais au bout de ce délai, les militaires doivent présenter leurs suspects à la police, laquelle prend le relais.

C'est ce qui s'est passé vendredi matin, les 15 suspects ayant été dépêchés dans les locaux de la police, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Or, au grand dam des militaires, les suspects arrêtés par l'armée risquent d'être seulement mis en examen pour appartenance à "une société secrète illégale" du nom de "Front révolutionnaire du parti de la démocratie" et non-respect de l'interdiction d'organiser des réunions politiques, en vigueur depuis le coup d'Etat, a annoncé la police.

 

Vengeance ou sabotage?

Les 11 et 12 août, onze bombes ont explosé à travers le sud de la Thaïlande, notamment dans deux stations balnéaires très touristiques, faisant quatre morts. Parmi les blessés, dix étaient des touristes étrangers. Une semaine après les attentats, aucun détail n'a filtré sur l'enquête et aucune revendication n'a été faite.

La police se refuse à privilégier la moindre piste. La junte militaire s'est quant à elle empressé de pointer du doigt la piste d'un "sabotage local", à connotation politique.

Les experts évoquent une possible vengeance de l'opposition politique (dans un climat de forte répression des libertés depuis le coup d'Etat) ou une attaque sans précédent des séparatistes musulmans de l'extrême sud du pays (une hypothèse que la junte rejette).

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