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Attentats au Sri Lanka: un mouvement islamiste local est à l'origine des attaques

Les auteurs des attentats au Sri Lanka ont été identifiés, annonce le gouvernement. Il s'agit du mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama'ath (NTJ).

22 avr. 2019, 11:27
La police soupçonnait déjà ce groupe depuis plusieurs semaines.

Les autorités sri-lankaises ont imputé lundi les attentats de Pâques au National Thowheeth Jama'ath (NTJ). Avant d'être incriminé, le principal fait d'armes de ce groupe islamiste local était d'être lié à la dégradation de statues bouddhistes il y a quelques mois.

Passer de la lutte contre les moines bouddhistes radicaux à de spectaculaires attaques kamikazes contre des hôtels de luxe et des églises de la minorité chrétienne célébrant la messe de Pâques constitue une montée en puissance soudaine pour ce groupe extrémiste peu connu. A ce stade de l'enquête, 24 personnes ont été arrêtées pour ces attentats à la bombe, qui n'ont pas encore été revendiqués.

 

Colombo cherche à savoir si le groupe a bénéficié d'un soutien extérieur au Sri Lanka. "Nous avons du mal à voir comment une petite organisation dans ce pays peut faire tout ça", a déclaré le porte-parole du gouvernement.

Fortes ressemblances

Pour le Soufan Center, un centre d'étude des menaces à la sécurité mondiale basé à New York, la planification et la coordination minutieuses des attaques de dimanche présente de fortes ressemblances avec "des attaques de groupes salafistes-djihadistes, particulièrement ceux où des groupes locaux ont reçu une aide étrangère".

Le centre dresse ainsi des parallèles avec les attentats de la veille de Noël en 2000 en Indonésie, perpétrés par un mouvement extrémiste local en coordination avec al-Qaïda, ainsi que les attentats suicides de 2005 dans des hôtels de la capitale jordanienne Amman.

"Ces attaques sont conçues pour accroître les tensions communautaires et déstabiliser les gouvernements des pays où elles prennent lieu", note le Soufan Center.

Recruter dans le sous-continent indien

Les deux principales organisations djihadistes internationales, al-Qaïda et le groupe Etat islamique (EI), cherchent depuis plusieurs années à recruter dans les communautés musulmanes du sous-continent indien. Leur propagande insiste sur les persécutions dont sont victimes, selon elles, les musulmans de la région.

Le NTJ est pour la première fois entré dans la lumière des projecteurs au Sri Lanka lorsque que ses membres ont vandalisé des statues bouddhiques en décembre, un geste qui a scandalisé la majorité bouddhiste du pays. L'un de ses responsables, Abdul Razik, a été plusieurs fois arrêté pour incitation à la haine religieuse.

En janvier, la police du Sri Lanka avait mis la main sur 100 kilos de puissants explosifs dans une cache et arrêté quatre islamistes extrémistes en lien avec cette saisie. Aucun groupe particulier n'avait été accusé.

Avertissement

Une polémique monte au Sri Lanka sur le fait de savoir si les autorités avaient pris les mesures de sécurité adéquates en amont des attentats perpétrés dimanche.

Le NTJ avait fait l'objet il y a dix jours d'une note d'alerte au sein de la police, selon laquelle il préparait des attentats suicides contre des églises de la minorité chrétienne et l'ambassade d'Inde à Colombo. Selon ce document consulté par l'AFP, cet avertissement était basé sur un signalement "d'une agence de renseignement étrangère".

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