L'enquête sur l'attentat de jeudi à Nice (84 morts) a montré que le tueur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, avait effectué des "repérages", a affirmé lundi le procureur français François Molins, chargé de l'enquête. Dans les heures précédant l'attaque, il a aussi fait quatre selfies sur la Promenade des Anglais, lieu du drame.
Plusieurs photos extraites de son téléphone portable le montrent le 14 juillet dans l'après-midi sur l'avenue bordant la mer, "devant la plage", devant "un camion", "sur la Promenade" des Anglais, et "devant une allée piétonne", a précisé le procureur de Paris dans une déclaration à la presse.
L'auteur de l'attaque avait aussi un intérêt "certain" et, semble-t-il, "récent" pour l'islam radical, a poursuivi le magistrat. L'enquête n'a toutefois pas révélé à ce stade d'allégeance à l'Etat islamique.
Le soir du 14 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel a foncé avec un camion frigorifique sur la promenade des Anglais, à Nice, faisant 84 morts et plus de 300 blessés. Le groupe Etat islamique (Daech) a revendiqué l'attaque samedi.
Couvertures de Charlie Hebdo
"Si aucun élément de l'enquête ne démontre à ce stade une allégeance de Mohamed Lahouaiej Bouhlel à l'organisation terroriste, ni des liens avec des individus se réclamant de cette organisation, l'exploitation de son ordinateur (...) illustre un intérêt certain et, à ce stade des investigations, récent, pour la mouvance djihadiste radicale", a déclaré le procureur lors d'un point presse.
Des photos en lien avec l'islam radical, et de couvertures de Charlie Hebdo, l'hebdomadaire, dont des journalistes ont été tués dans un attentat djihadiste en janvier 2015, ont notamment été retrouvées sur son ordinateur, a-t-il précisé.
Depuis huit jours, le Tunisien s'était laissé pousser la barbe, expliquant que "la signification de cette barbe était religieuse", selon un autre témoignage, a-t-il dit. François Molins a confirmé le caractère "prémédité" de l'attaque, "pensée et préparée, au moins dans les jours précédant le passage à l'acte".