La police allemande est à la recherche d'un Tunisien après la découverte d'une pièce d'identité sous le siège du chauffeur du camion qui a foncé dans la foule lundi soir à Berlin. L'homme est considéré comme "dangereux" et "appartenait à la scène islamiste-salafiste".
"Un avis de recherche a été émis à minuit pour l'Allemagne, mais aussi pour l'espace Schengen, c'est-à-dire en Europe", a indiqué le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière. Il est accompagné d'une récompense de 100'000 euros offerte pour toute information pouvant conduire à l'arrestation du suspect, a annoncé le parquet fédéral.
L'homme a été identifié comme un Tunisien de 24 ans, selon le parquet fédéral. "Il s'agit d'un individu classé dangereux, que les services de sécurité connaissaient et qui appartenait à la scène islamiste-salafiste", avait précisé un peu plus tôt le député conservateur Stephan Mayer, spécialiste des questions de sécurité. Un responsable de la sécurité a par ailleurs indiqué que la brigade antiterroriste tunisienne a interrogé sa famille.
Demande d'asile rejetée
Le ministre de l'intérieur de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest), Ralf Jäger, a révélé en parallèle que le suspect était un demandeur d'asile qui faisait déjà l'objet d'une enquête pour soupçon de préparation d'attentat avant l'attaque au camion-bélier. Le drame a fait douze morts lundi soir sur un marché de Noël de Berlin.
Arrivé en Allemagne en début d'année, l'homme a entretenu des contacts avec un réseau d'activistes islamistes de la région, où il a séjourné quelque temps, a dit M. Jäger. Selon les médias, il est lié à un réseau de recruteurs présumés du groupe Etat islamique (EI) et considéré comme particulièrement dangereux.
#breakingnews poster of man German prosecutors say is wanted for attack on holiday market in Berlin. Anis Amri, 24, born in Tunisia. pic.twitter.com/INU2LptBLQ
— Bill Ritter (@billritter7) 21 décembre 2016
M. Jäger a également indiqué que la demande d'asile du Tunisien avait été rejetée en juin et que l'homme faisait l'objet d'une procédure d'expulsion vers son pays. Mais "la Tunisie a d'abord nié que l'homme était tunisien" et refusé de le reprendre, avant de reconnaître tout récemment sa nationalité.
Prudence
M. de Maizière a toutefois rappelé que "suspect ne veut pas dire qu'on est l'auteur" de l'attaque. Les autorités restent en effet prudentes, après le couac de mardi: la police a finalement mis hors de cause un Pakistanais présenté par le gouvernement comme le principal suspect de l'attentat.
Un autre suspect, interpellé tôt mercredi matin, a également été remis en liberté quelques heures plus tard, a rapporté le groupe de radio-télévision Rundfunk Berlin-Brandenburg (RBB).