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Attentat à la voiture piégée en Egypte: 13 tués

Un attentat meurtrier à Mansoura, à 110 kilomètres au nord du Caire, suscite de vives réactions mardi dans le pays. Le bilan a été revu à la baisse. Treize personnes ont été tuées.

24 déc. 2013, 19:37
Dans la nuit de lundi à mardi, une voiture piégé a explosé devant un bâtiment de la police à Mansoura.

Le Premier ministre égyptien Hazem Beblawi a qualifié mardi les Frères musulmans d'"organisation terroriste", a affirmé son conseiller à l'agence Mena. Il s'est exprimé dans la nuit, après un attentat à la voiture piégée ayant tué 13 personnes à Mansoura, à 110 kilomètres au nord du Caire.

Cet attentat et cette déclaration interviennent à trois semaines du référendum constitutionnel. Ce scrutin est censé constituer la première étape de la "transition démocratique" promise par l'armée lorsqu'elle a arrêté et destitué le président Mohammed Morsi le 3 juillet. Les Frères musulmans ont appelé à boycotter ce référendum.

Les nouvelles autorités égyptiennes -dirigées de facto par les militaires- accusent la confrérie d'aider et de financer les auteurs d'attaques contre les forces de l'ordre. Ces agressions sont devenues quasi-quotidiennes depuis le début de l'été.

Meurtriers poursuivis selon la loi

Deux heures plus tard, Mena a publié des déclarations du Premier ministre lui-même. Hasem Beblawi n'accuse cette fois plus la confrérie directement.

Il y réaffirme que "le terrorisme ne parviendra pas à entraver" la transition qui doit se terminer avec la tenue d'élections législatives et présidentielles mi-2014 et que "la poursuite des meurtriers se fera selon la loi". De son côté, le président par intérim Adly Mansour a promis de "frapper le terrorisme d'une main de fer".

"Il n'y a rien de surprenant à ce que Beblawi, le Premier ministre-marionnette de la junte militaire, décide d'exploiter le sang des Egyptiens innocents avec des déclarations incendiaires destinées à créer plus de violence, de chaos et d'instabilité", ont rétorqué les Frères musulmans. Dans un communiqué, ceux-ci affirment condamner "dans les termes les plus forts" cet attentat.

Forte déflagration

Dans la nuit, une voiture chargée de plusieurs dizaines de kilos d'explosifs, selon des responsables des services de sécurité, a explosé devant un bâtiment de la police à Mansoura, chef-lieu de la province de Daqahleya. Cet attentat a coûté la vie à au moins 13 personnes et en a blessé une centaine d'autres.

Le général Sami el-Mihi, chef de la sécurité de la province, aurait été blessé tandis que deux de ses collaborateurs figuraient parmi les morts. La déflagration a été ressentie à quelque 20 kilomètres à la ronde.

La majorité des victimes sont des policiers, a précisé Omar al-Chaouatfy, gouverneur de cette province du delta du Nil. Des images de la télévision ont montré d'importants dégâts et des façades endommagées d'immeubles.

Engrenage de la violence

L'Egypte s'est engagée au début de l'été dans un engrenage de la violence. D'une part, le nouveau pouvoir réprime dans le sang les manifestants pro-Morsi, une campagne qui s'est soldée à ce jour par plus d'un millier de morts et des milliers d'arrestations.

D'autre part, des groupes jihadistes, dont certains liés à Al-Qaïda, revendiquent régulièrement des attentats contre la police et l'armée, dont plusieurs à la voiture piégée. Depuis début juillet, plus d'une centaine de soldats et de policiers ont péri dans de telles attaques, en majorité dans la péninsule désertique du Nord-Sinaï.

Organisation influente

Premier président élu démocratiquement d'Egypte, Morsi a été destitué par l'armée le 3 juillet suite à des manifestations massives. Les protestataires reprochaient au chef d'Etat islamiste de ne pas avoir su gérer le pays et de n'avoir servi que les intérêts de sa confrérie.

Depuis, les chefs d'accusation se multiplient contre les membres et dirigeants des Frères musulmans. Cette organisation influente a remporté toutes les élections depuis la révolte populaire ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir en février 2011.

Réagissant à la condamnation dimanche de trois militants laïques qui avaient défilé contre une loi controversée limitant le droit de manifester, la diplomatie américaine a dénoncé lundi un climat de plus en plus liberticide en Egypte.

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