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Attaque à l’arme blanche à Lyon: les motivations de l’auteur restent floues

Le flou demeure après l’agression à l’arme blanche à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, en France. L’hypothèse terroriste est écartée. L’attaque a fait un mort et huit blessés.

01 sept. 2019, 15:23
Les autorités judiciaires écartent l'hypothèse terroriste à ce stade.

Les enquêteurs français tentaient dimanche de cerner la personnalité et les motifs de l’homme qui a tué la veille un jeune homme et a blessé huit personnes près de Lyon, frappant au hasard des passants à l’arme blanche. Il présentait en tout cas «un état psychotique».

«Il s’agirait d’un homme de nationalité afghane, connu sous deux identités différentes» donnant «trois dates de naissance différentes», venu une première fois en 2009 en France où il se trouve à nouveau depuis 2016, a indiqué dimanche, lors d’une conférence de presse, le procureur de la république de Lyon, Nicolas Jacquet. Entretemps, il avait été «localisé» en Italie, en Allemagne puis en Norvège.

 

Cet Afghan présumé, bénéficiant d’une carte de séjour temporaire, a semé la terreur à Villeurbanne, commune limitrophe de Lyon, faisant un mort, un jeune de 19 ans, et huit blessés. Le pronostic vital des deux personnes les plus grièvement touchées n’était plus engagé dimanche. Les six autres ont pu rentrer chez elles.

Hypothèse terroriste écartée

M. Jacquet a confirmé que l’hypothèse terroriste semblait écartée: «En raison de la personnalité du mis en cause et en l’absence d’éléments permettant de rattacher directement son passage à l’acte à une entreprise terroriste», le parquet national antiterroriste n’est pas saisi «à ce stade».

Très vite interpellé, grâce à des témoins dont le procureur a salué «l’action courageuse», l’homme qui avait consommé une importante quantité de cannabis, a dit «ne pas avoir de souvenir précis» des faits, mais les a reconnus «partiellement». Il a aussi affirmé «avoir entendu des voix insulter Dieu, lui donnant l’ordre de tuer», parlant également de vengeance et d’un homme qu’il aurait reconnu, qui lui aurait porté tort en Angleterrre, a relaté le procureur en évoquant des propos «incohérents et confus».

Sans antécédents psychiatriques connus, il a été examiné dimanche. Les psychiatres ont diagnostiqué «un état psychotique envahissant avec délires paranoïdes» liés notamment à des thèmes comme la religion.

 

Armé d’un couteau et d’une fourche de barbecue, il s’est attaqué à l’aveugle à des passants sur une esplanade très fréquentée à la sortie d’un métro, où plusieurs taches de sang, en partie nettoyées, et un ruban jaune de police abandonné par terre témoignaient dimanche du drame de la veille. Des fleurs, déposées par des voisins, étaient visibles çà et là.

Il a été acculé par plusieurs témoins, qui l’ont sommé de lâcher ses armes. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux et par de nombreuses chaînes de télévision, on voit un homme à la peau mate, barbe noire courte, bien taillée, sweet capuche noir et baskets rouges avec une lame et une petite fourche dans une main discutant avec des hommes, avant de jeter ses armes puis s’accroupir.

Vives réactions politiques

Les élus locaux n’ont cessé d’appeler à la prudence depuis lors face à des motivations encore inconnues. Mais à droite comme à l’extrême droite de l’échiquier politique, la nationalité de l’auteur présumé n’a pas manqué de faire réagir.

«La naïveté et le laxisme de notre politique migratoire menacent gravement la sécurité des Français!», a dit la présidente du Rassemblement national (extrême droite) Marine Le Pen sur Twitter.

 

«Il y en a assez de faire preuve de mansuétude avec des 'fous' qui ressemblent quand même beaucoup à des terroristes. Que la France demande à la justice afghane de régler elle-même le cas de son ressortissant !», estimait pour sa part Julien Aubert, candidat à la présidence du parti Les Républicains (droite).

«Les commentaires politiques que j’ai entendus d’un certain nombre de leaders de l’opposition m’écoeurent», a réagi Gilles Le Gendre, chef de file des députés de la majorité présidentielle. «Pourquoi faudrait-il qu’un demandeur d’asile ait une prédisposition particulière à commettre des crimes?», a-t-il interrogé.

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