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Armes chimiques: les inspections devraient débuter mardi

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a validé une feuille de route pour la destruction de l'arsenal syrien. Les inspections devraient débuter mardi prochain.

27 sept. 2013, 21:00
La semaine la plus intense de l'année commence lundi au siège de l'ONU. Près de 200 dirigeants passeront en revue les points chauds du globe, en priorité la Syrie, et évalueront les progrès du désarmement ou de la lutte contre la pauvreté.

Le conseil exécutif de l'OIAC devait se pencher en fin de soirée sur cette feuille de route dont l'AFP a obtenu copie. Outre le début des inspections la semaine prochaine, ce document autorise des visites sur des sites non répertoriés par Damas sur la liste transmise le 19 septembre à l'OIAC.

Une fois ce texte adopté, une résolution sera votée par le Conseil de sécurité de l'ONU à New York en principe durant la nuit de vendredi à samedi (en Suisse). Américains et Russes se sont d'ores et déjà entendus sur cette résolution tôt vendredi matin.

Intenses négociations

Après des semaines d'intenses négociations, cet accord entre Américains et Russes constitue une percée diplomatique majeure qui survient plus de deux ans après le début d'une guerre civile qui, selon l'ONU, a fait plus de 100'000 morts.

Depuis mars 2011, le Conseil de sécurité n'a jamais réussi à se mettre d'accord sur un texte, Moscou et Pékin ayant mis leur veto à trois reprises.

"Enorme victoire"

S'exprimant face aux journalistes au sujet de l'accord, le président américain Barack Obama a salué vendredi une "énorme victoire pour la communauté internationale".

La France se félicite de cet accord et souligne que les Russes y "engagent leur crédibilité". Une source diplomatique à Paris a assuré qu'avec une telle résolution, "on peut espérer que d'ici au 30 juin on sera débarrassé" de l'arsenal chimique.

Le pape François a apporté son soutien au travail de l'OIAC en Syrie et partout dans le monde. Il a d'ailleurs reçu son directeur général, le diplomate turc Ahmet Uzümcü, en audience privée au Vatican.

Selon un communiqué publié par la suite par l'OIAC à Bruxelles, le directeur général a exposé au pape "les tâches critiques qui ont été confiées à l'Organisation en Syrie pour vérifier l'élimination de ses armes chimiques et de ses capacités" d'en produire.

Réaction russe

L'Occident ne doit pas "accuser et condamner" le régime syrien sans preuve formelle dans le dossier des armes chimiques, a affirmé vendredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Dans un discours devant l'assemblée générale de l'ONU, il a réclamé que les enquêtes sur les armes chimiques en Syrie soient menées "de manière impartiale" et leurs résultats examinés par le Conseil de sécurité "en se basant uniquement sur les faits".

Accord de Genève

Le texte de l'OIAC rentre dans le cadre de l'accord diplomatique conclu à Genève le 14 septembre. Celui-ci doit permettre d'éviter une intervention militaire en Syrie, menace brandie par Washington en réponse à une attaque à l'arme chimique le 21 août.

Si la Syrie ne respecte pas le plan décidé à Genève, qui prévoit la destruction complète de l'arsenal chimique d'ici à la mi-2014, l'OIAC pourra "soumettre le problème directement à l'attention" de l'ONU. Selon des experts, la Syrie posséderait plus de 1000 tonnes d'armes chimiques, dont 300 tonnes de gaz moutarde.

Conférence de paix

Dans ce dossier, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a souhaité vendredi que les grandes puissances puissent fixer dès vendredi soir la date d'une prochaine conférence de paix pour la Syrie.

Celle-ci devrait avoir lieu à Genève cet automne. Elle serait chargée d'enclencher une transition politique, notamment en choisissant par consensus un gouvernement provisoire doté des pleins pouvoirs exécutifs.

Nouvel attentat

Sur le terrain en Syrie, au moins 30 personnes ont péri et des dizaines ont été blessées vendredi dans un attentat à la voiture piégée à Rankous, une localité sunnite et hostile au régime de Bachar al-Assad.

Dans le même temps, neuf rebelles, une femme et un enfant ont été tués dans un raid aérien contre le village de Hadir, dans la province d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Cette organisation proche des rebelles est basée à Londres.

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