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Arménie – Azerbaïdjan: accord signé pour mettre fin aux combats au Haut-Karabakh

Vladimir Poutine a annoncé que l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont signé un accord, sous l’égide de la Russie, pour mettre un terme aux hostilités après six semaines de combats meurtriers.

10 nov. 2020, 06:43
/ Màj. le 10 nov. 2020 à 08:17
Depuis la fin septembre, les combats les plus sanglants depuis près de 30 ans opposent séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh et armée azerbaïdjanaise (archives).

L’Azerbaïdjan et l’Arménie ont signé sous l’égide de la Russie un accord de fin des hostilités dans le conflit du Nagorny Karabakh. Il consacre des victoires militaires azerbaïdjanaises après six semaines de combats meurtriers.

Près de 2000 soldats russes de la paix vont être déployés dans les heures ou jours à venir dans cette région aujourd’hui peuplée d’Arméniens, qui a fait sécession de l’Azerbaïdjan après une guerre dans les années 1990.

 

 

Depuis la fin septembre, les affrontements les plus sanglants depuis près de 30 ans opposaient séparatistes arméniens et armée azerbaïdjanaise, des combats qui ont tourné à l’avantage de Bakou.

L’accord, entré en vigueur à 21h00 GMT (22h00 en Suisse) lundi, a été signé par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian ainsi que le président russe Vladimir Poutine.

Gains de territoire

Selon ce dernier, les belligérants gardent «les positions qu’ils occupent», consacrant des gains de territoires importants de l’Azerbaïdjan, ce qui a entrainé des manifestations de colère en Arménie, où des manifestants ont envahi dans la nuit le siège du gouvernement et du Parlement.

Le Premier ministre arménien a dit sur Facebook que la signature de l’accord avait été «incroyablement douloureuse», mais que la décision s’imposait «après une analyse en profondeur de la situation militaire», référence aux avancées azerbaïdjanaises.

Le président azerbaïdjanais a lui proclamé à la télévision la «capitulation» de son ennemi, même s’il ne reconquiert pas tout le Nagorny Karabakh. «J’avais dit qu’on chasserait (les Arméniens) de nos terres comme des chiens, et nous l’avons fait», a-t-il martelé.

 

 

Les premiers avions Iliouchine 76, transportant les forces de maintien de la paix russes ont décollé de Russie, pour se rendre au Karabakh, selon le ministère russe de la Défense.

Selon M. Aliev, l’Azerbaïdjan reprend le contrôle de districts autour du Nagorny Karabakh, sorte de glacis de sécurité constitué par les Arméniens autour de la république autoproclamée depuis 30 ans. Bakou a aussi conquis des territoires de la province séparatiste à proprement parler.

Les terres encore sous contrôle arménien le restent, et un corridor les reliera à l’Arménie, selon M. Poutine. Le président russe a souhaité que cet accord puisse mener «à la création des conditions nécessaires pour un règlement durable» du conflit.

Manifestants en colère

Peu après l’annonce de l’accord, une foule de milliers de manifestants en colère s’est rassemblée dans la nuit aux abords du siège du gouvernement arménien aux cris de «traîtres» et «démission» à l’adresse de M. Pachinian.

Des centaines d’entre eux ont pénétré dans les locaux, brisant des vitres et saccageant des bureaux, notamment une salle de conseil des ministres, selon un journaliste de l’AFP présent sur place. Le siège du Parlement a subi le même sort. La police a toutefois repris le contrôle.

A lire aussi : Nagorny Karabakh: l’Azerbaïdjan abat un hélicoptère russe et s’excuse

Une défaite militaire au Nagorny Karabakh a de quoi menacer l’avenir du Premier ministre, porté au pouvoir par une révolte populaire en 2018. Avant même l’annonce de l’accord, 17 partis d’opposition avaient réclamé sa démission.

L’intéressé a lui démenti des rumeurs de fuite du pays: «Je suis en Arménie et continue de faire mon travail», a-t-il dit sur Facebook.

Peuplé aujourd’hui quasi-exclusivement d’Arméniens à la suite de la guerre des années 1990, le Nagorny Karabakh était rattaché à l’Azerbaïdjan à l’époque soviétique mais est considéré par les deux pays comme une partie intégrante de leurs histoires et héritages respectifs.

Prise stratégique

L’accord de fin des hostilités intervient après que les forces azerbaïdjanaises ont annoncé dimanche la prise de Choucha, ville stratégique est située à 15 kilomètres de la capitale séparatiste Stepanakert et sur l’artère vitale reliant la république autoproclamée à son parrain arménien.

La chute de cette localité était considérée comme un tournant de la guerre. Lundi, l’Arménie disait que les combats s’y poursuivaient encore.

Le conflit a fait au moins 1300 morts depuis le 27 septembre, selon des bilans très partiels. Il pourrait en réalité y avoir des milliers de morts de chaque côté. Depuis des semaines, la Russie et d’autres puissances tentaient d’obtenir un cessez-le-feu, mais trois tentatives ont échoué.

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