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Arabie saoudite: des voix réclament le report de la flagellation d'un blogueur

Déjà reportée pour raisons de santé, la deuxième flagellation du blogueur saoudien Raef Badaoui pourrait avoir lieu vendredi. Mais des voix s'élèvent dans le monde pour demander l'annulation de la sentence.

22 janv. 2015, 15:12
Le blogueur a été condamné à 10 ans de prison, 1000 coups de fouets et 232'000 francs d'amende.

La deuxième flagellation d'un blogueur saoudien pour "insulte à l'islam" pourrait être infligée vendredi à Jeddah. Toutefois, des appels ont été lancés dans le monde pour une annulation de la sentence. Amnesty International a demandé un report en raison de l'état de santé du militant.

"La flagellation prévue de Raef Badaoui doit être reportée vendredi après qu'une commission médicale a estimé (jeudi) qu'il ne pouvait pas subir de coups de fouet pour des raisons de santé", a affirmé l'ONG dans un communiqué.

M. Badaoui, 31 ans, avait été arrêté en juin 2012 et inculpé de cybercrime, d'apostasie et de désobéissance à son père. Il a été condamné en novembre dernier à dix ans de prison, une amende d'un million de riyals (227'280 francs) et 1000 coups de fouet répartis sur 20 semaines.

Il a déjà reçu 50 coups de fouets le 9 janvier devant une mosquée de Jeddah (ouest de l'Arabie saoudite). La semaine dernière, la poursuite de sa flagellation avait été reportée, car les plaies des premiers coups de fouet n'avaient pas suffisamment cicatrisé, ont affirmé son épouse et Amnesty International.

L'épouse du blogueur avait expliqué il y a quelques jours avoir appris que le cas de Raef Badaoui avait été "renvoyé par le Tribunal royal à la Cour suprême il y a presque un mois". Ce qui pourrait ouvrir la voie à un appel.

Avis médical

Selon Amnesty, la commission médicale, composée de huit médecins, a examiné Raef Badaoui jeudi dans un hôpital de Jeddah. Elle a conclu qu'il ne pouvait pas recevoir de nouveaux coups de fouet.

"Mais il n'y a aucun moyen de savoir si les autorités saoudiennes vont ignorer cet avis médical et ordonner la poursuite de la flagellation", écrit dans le communiqué Saïd Boumedouha, directeur adjoint d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

Amnesty International a appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de M. Badaoui "au lieu de continuer à le harceler en faisant durer son épreuve".

Vague d'indignation

La condamnation du blogueur a suscité une vague d'indignation dans le monde. La semaine passée, le Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme a appelé les autorités saoudiennes à suspendre la condamnation du blogueur.

"J'en appelle au roi saoudien pour qu'il utilise son pouvoir pour faire cesser ces flagellations publiques en accordant son pardon à M. Badaoui et pour qu'il révise rapidement ce type de châtiment extrêmement dur", a commenté le Haut commissaire Zeid Ra'ad al Hussein, cité dans un communiqué.

Intercession suisse

La Suisse a aussi plaidé la cause du blogueur. Elle a demandé la semaine passée aux autorités saoudiennes de ne pas poursuivre l’exécution de la sanction et de tenir leurs engagements par rapport à l’interdiction de la torture.

Car l'Arabie saoudite est partie à la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Elle est aussi partie de la Charte arabe des droits de l'homme, rappelle le site du Département fédéral des affaires étrangères.

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