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Allemagne: un migrant condamné à plus de 8 ans de prison pour meurtre dans un contexte tendu

Un migrant a été condamné à plus de 8 ans de prison pour le meurtre d'une adolescente en Allemagne, dans un contexte tendu. Cette affaire avait notamment servi à l'extrême droite dans le cadre de sa campagne.

03 sept. 2018, 11:23
Le demandeur d'asile avait tué fin 2017 son ex-petite amie dans une supérette de la ville de Kandel de plusieurs coups de couteau à pain, acheté sur place.

La justice allemande a infligé lundi une peine de 8 ans et demi de prison ferme à un migrant pour le meurtre d'une adolescente. L'extrême droite, comme à Chemnitz, s'était saisie de cette affaire pour faire campagne contre les étrangers.

Le jeune demandeur d'asile débouté, qui affirme être afghan, mais dont la nationalité n'a pu être établie avec certitude, risquait jusqu'à 15 ans de prison dans ce procès qui s'est déroulé devant le tribunal de Landau, dans le sud-ouest de l'Allemagne près de la frontière française.

Il avait tué fin 2017 son ex-petite amie dans une supérette de la ville de Kandel de plusieurs coups de couteau à pain, acheté sur place.

Remords

Il a reconnu les faits et exprimé des remords durant l'audience. L'accusation estime que jeune homme arrivé seul en Allemagne a agi par "jalousie" après que l'adolescente l'eut quitté.

 

 

Identifié comme Abdul D., le jeune demandeur d'asile a comparu devant une juridiction pour mineurs et du coup à huis clos, car il a affirmé avoir eu 15 ans au moment des faits. Un expert a évalué, lui, son âge à entre 17 et 20 ans et les juges ont renoncé dans le doute à une juridiction pour adultes.

Les faits remontent au 27 décembre 2017. Selon plusieurs témoins, l'accusé a suivi son ancienne petite amie dans une droguerie de Kandel. Il l'a poignardée sur place à sept reprises, avant d'être stoppé par des passants dans la rue.

Campagne anti-Merkel

Ce meurtre fait partie d'une série d'agressions très médiatisées en Allemagne impliquant des demandeurs d'asile, qui ont alimenté la colère d'une partie de la population contre les migrants et la chancelière allemande Angela Merkel.

Cette dernière est devenue la cible privilégiée de l'extrême droite en particulier, qui l'accuse d'être à l'origine d'une hausse de l'insécurité après avoir ouvert les portes du pays à plus d'un million de candidats à l'asile en 2015 et 2016.

 

 

Le parti anti immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui a fait une entrée spectaculaire à la chambre des députés il y a un an, s'est saisi très tôt du fait divers de Kandel pour marteler son message contre les migrants, avec affiches et rassemblements.

Il organise à Kandel régulièrement des manifestations depuis le début de l'année - la dernière en date samedi - dont certaines ont été émaillées de violences.

Affirmations non étayées de l'AfD

La cheffe du gouvernement de cette région, la Rhénanie-Palatinat, la sociale-démocrate Malu Dreyer, a qualifié d'"insupportable" ce qu'elle considère comme une récupération politique.

L'AfD mène dans tout le pays et depuis longtemps une campagne concernant les agressions au couteau dans les villes allemandes, dont se rendraient coupables en nombre les demandeurs d'asile. Ce que n'étayent pas les statistiques de la police.

Dernier exemple en date: Chemnitz dans l'ex-RDA, où la droite ultra allemande organise depuis plus d'une semaine des rassemblements visant à dénoncer la criminalité des migrants, suite à la mort à coups de couteau d'un Allemand de 35 ans.

Une affaire pour laquelle la justice a arrêté un jeune demandeur d'asile irakien et un complice présumé syrien.

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