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Allemagne – Le groupe Continental lève le voile sur son passé nazi

Continental a fait des révélations sombres sur son passé. Selon un rapport, l’équipementier allemand aurait eu des liens étroits avec le régime nazi.

26 août 2020, 22:37
A l’époque premier fabricant mondial de matériaux en caoutchouc, Continental a joué un rôle central dans l’approvisionnement de l’industrie du IIIème Reich (illustration).

Recours massif aux travailleurs forcés, prisonniers de camps exploités: un rapport commandé par l’équipementier automobile allemand Continental sur son passé conclut à une étroite collaboration avec le régime nazi.

A l’époque premier fabricant mondial de matériaux en caoutchouc, le groupe a de ce fait joué un rôle central dans l’approvisionnement de l’industrie du IIIème Reich, «véritable colonne vertébrale de l’économie de guerre national-socialiste», conclut l’historien Paul Erker dans son étude, citée dans le magazine Der Spiegel à paraître jeudi.

10’000 travailleurs forcés

Cette étude lui a été commandée par Continental pour tenter de faire la lumière sur le degré exact de collaboration de l’entreprise durant cette période. Il en ressort qu’elle a eu recours à environ 10’000 travailleurs forcés dans ses usines, souvent des prisonniers politiques, et n’a pas hésité, en plus, à utiliser des détenus de camps de concentration nazis.

L’entreprise était un gros fabricant à l’époque de semelles de chaussures, dont l’armée avait grandement besoin pour la troupe. Elle avait passé commande au camp de Sachsenhausen pour faire tester des chaussures, révèle l’étude.

Marches forcées dans la neige

Les prisonniers devaient parcourir avec les chaussures aux semelles Continental 30 à 40 kilomètres par jour en tournant autour de la cour centrale du camp, au milieu de laquelle trônait une potence. Les détenus qui faiblissaient et tombaient à terre étaient exécutés par les gardes SS, selon l’historien.

Les techniciens de l’équipementier avaient même ordonné que des tests se fassent sous la forme de marches forcées dans la neige ou sur la glace. Certains des détenus ont dû porter les chaussures sur 2200 km au total, selon l’étude citée dans le Spiegel.

Le rapport de l’historien fait aussi état de propos d’un dirigeant de Continental à l’époque, Hans Odenwald, à propos des travailleurs forcés russes employés: «Lorsqu’ils seront morts, on en prendra d’autres».

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