Le ministre allemand de l'Intérieur a appelé vendredi à une interdiction partielle de la burqa. Le thème de l'intégration des musulmans et la lutte contre la radicalisation dominent le débat politique depuis des attaques en juillet et avant des élections régionales.
Thomas de Maizière a relevé que "la burqa n'est pas compatible avec notre pays ouvert sur le monde (...) et la question est comment nous allons régler juridiquement cette question". Il sortait d'une réunion avec ses homologues conservateurs des Länder d'Allemagne.
"Nous sommes d'accord pour rejeter la burqa. Nous sommes d'accord que nous voulons légalement introduire le principe de montrer son visage là où c'est nécessaire pour notre société: au volant, lors de procédures administratives, au service de l'état civil, dans les écoles et les universités, dans le service public, devant les tribunaux", a-t-il dit à l'antenne de la chaîne télévisée ZDF.
Il n'a cependant pas donné de calendrier pour introduire cette interdiction. Largement soutenue dans les rangs conservateurs, cette idée n'a pas l'adhésion des sociaux-démocrates du SPD, alliés au sein du gouvernement à la CDU d'Angela Merkel et M. de Maizière.
German interior minister calls for burqa ban https://t.co/uqcivQCeYY pic.twitter.com/dt3x4U2F1H
— POLITICO Europe (@POLITICOEurope) 19 août 2016
Interdiction totale exclue
"On va avancer étape par étape, mais je pense que beaucoup de choses peuvent être approuvées", a-t-il dit. La semaine dernière, il avait exclu une interdiction générale du voile intégral qui serait, selon lui, inconstitutionnelle.
Le ministre doit présenter, vendredi en fin de matinée au cours d'une conférence de presse, une "déclaration de Berlin" sur la sécurité et l'intégration signée de tous les ministres de l'Intérieur conservateurs des Etats-régions allemands.
Après une série d'attaques en juillet dont certaines revendiquées par le groupe Etat islamique, M. De Maizière avait déjà annoncé une série de mesures le 11 août pour renforcer la sécurité dans le pays. La déchéance de nationalité pour les combattants djihadistes binationaux à l'étranger, ainsi que des renforcements des moyens humains et techniques de la police et des services de renseignement, en faisaient partie.