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Allemagne: 600 plaintes déposées à Nouvel An

La série de plaintes déposées pour des violences subies par des femmes lors du Nouvel An en Allemagne dépasse le nombre de 600. Les enquêteurs s'orientent pour une bonne part vers des demandeurs d'asile ou des migrants clandestins.

10 janv. 2016, 20:03
600 plaintes ont été déposées par des Allemandes pour violences subies à Nouvel An.

A Cologne, dans l'ouest de l'Allemagne, la police a enregistré 516 plaintes, déposées par des personnes ou des groupes, tandis qu'à Hambourg, dans le nord du pays, la police en comptabilise 133. Des plaintes ont également été signalées à Francfort, mais bien moins nombreuses.

"Il y a eu des arrestations, et nous continuerons à procéder à des arrestations", a dit une porte-parole de la police de Cologne. Environ 40% de ces plaintes portent sur des agressions sexuelles, dont deux viols, a précisé la police. Il n'y a eu aucune inculpation pour l'instant. Les forces de l'ordre ont mobilisé une centaine de ses agents pour mener les enquêtes.

Manifestations samedi

Ces attaques ont visé pour l'essentiel des femmes victimes de vol à la tire ou d'agressions sexuelles. Elles ont suscité un débat très vif en Allemagne sur la politique d'accueil des migrants et réfugiés, dont 1,1 million sont arrivés sur le sol allemand en 2015.

Cette série d'agressions a provoqué des manifestations samedi dans le centre-ville de Cologne, dont une était organisée par le mouvement anti-immigration Pegida. Des échauffourées ont eu lieu et la police anti-émeutes allemande a dispersé les manifestants d'extrême droite qui protestaient à Cologne contre les agressions.

Les manifestants, dont certains portaient des tatouages avec des symboles d'extrême droite, ont scandé "Merkel doit s'en aller!" et "Voici la marche de la résistance nationale!". Un millier de contre-manifestants se sont aussi rassemblés dans le centre-ville.

Merkel durcit sa politique

Peu avant que la manifestation ne commence à Cologne, la chancelière allemande Angela Merkel a durci sa politique à l'égard des migrants. S'exprimant à l'occasion d'une réunion de son parti conservateur CDU à Mayence, elle a déclaré que "si les réfugiés ont commis un délit", cela doit "avoir des conséquences, (...) cela veut dire que le droit (de séjour) doit s'arrêter" et ce "s'il y a une peine de réclusion, même avec sursis".

Cette évolution, entérinée par la direction de la CDU, doit encore être discutée avec le partenaire social-démocrate au sein de la coalition gouvernementale à Berlin. Mais le SPD a lui aussi multiplié les messages de fermeté ces derniers jours.

Légiférer "rapidement"

Pour l'heure, en vertu de la loi allemande, l'expulsion d'un demandeur d'asile n'a lieu qu'après une condamnation à au moins trois ans de prison, et à la condition que sa vie ou sa santé ne soient pas menacées dans son pays d'origine.

Le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière a promis de légiférer "rapidement". "Il faut tout faire pour que les événements de Cologne ne puissent pas se reproduire et cela implique de la prévention, davantage de vidéosurveillance sur les places publiques, de la présence policière dans la rue, une justice rapide et de lourdes peines", a-t-il dit au quotidien FAZ à paraître dimanche.

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