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Alerte rouge pour le lémurien de Madagascar, le grand hamster ou encore la baleine franche

Plusieurs espèces animales et végétales sont au bord de l’extinction. L’Union internationale pour la conservation de la nature tire la sonnette d’alarme.

09 juil. 2020, 17:24
La liste rouge 2020 complète en particulier l'évaluation des primates africains, attirant surtout l'attention sur les lémuriens, endémiques de Madagascar.

Des lémuriens de Madagascar, le grand hamster d’Alsace ou encore la baleine franche de l’Atlantique nord ont fait un nouveau pas vers l’extinction, victimes des activités de l’Homme. L’UICN a publié jeudi sa nouvelle liste rouge.

Selon les experts en biodiversité de l’ONU (IPBES), environ un million d’espèces animales et végétales sur les 8 millions estimées sur Terre sont menacées d’extinction, dont «beaucoup dans les prochaines décennies».

 

La liste rouge de l’UICN

Mais ces chiffres sont des extrapolations basées sur les évaluations d’une fraction des espèces, en particulier sur la fameuse liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), référence en la matière qui s’enrichit chaque année de l’étude de nouvelles espèces.

Le monde doit agir rapidement pour arrêter le déclin des populations d’espèces et prévenir les extinctions causées par l’Homme.
Jane Smart, directrice du groupe de conservation de la biodiversité de l’UICN

Désormais, sur 120’372 espèces passées au crible, 32’441 sont menacées d’extinction (13’898 vulnérables, 11’732 en danger et 6811 en danger critique), soit plus de 25%.

 

Lémuriens de Madagascar

La liste rouge 2020 complète en particulier l’évaluation des primates africains, attirant surtout l’attention sur les lémuriens, endémiques de Madagascar.

Ainsi, 103 des 107 espèces de lémuriens sont menacées, «principalement en raison de la déforestation et de la chasse» et 33 d’entre eux sont en danger critique, dernière catégorie avant l’extinction.

Le microcèbe mignon, plus petit primate du monde. Wikipedia

Sans les importants efforts humains et financiers déployés pour sa conservation (aires protégées, reforestation, éco-tourisme…) certaines, comme le lépilémur du Sahafary «seraient sans doute déjà éteintes», note Russ Mittermeier, spécialiste des primates pour l’organisation.

Mais ces campagnes n’ont pas permis d’empêcher 13 espèces de lémuriens de passer dans la catégorie «en danger critique», comme le sifaka et le microcèbe mignon, plus petit primate du monde, tous deux victimes de la destruction de leur habitat par l’agriculture sur brûlis et l’exploitation forestière.

Dans le reste de l’Afrique, plus de la moitié des espèces de primates (54 sur 103) sont également menacées, comme le colobe à longs poils désormais en danger critique.

 

Hamster d’Europe

Cela montre «que l’Homo Sapiens doit changer radicalement sa relation avec les autres primates, et avec la nature dans son ensemble», souligne Grethel Aguilar, directrice générale par intérim de l’UICN, dont le congrès qui devait se tenir en juin a été reporté à janvier 2021 à cause du Covid-19.

La nouvelle liste rouge s’inquiète également du sort du hamster d’Europe, qui passe lui aussi en danger critique. Et «si rien ne change, l’espèce pourrait disparaître au cours des 30 prochaines années», s’alarme l’UICN.

Le rongeur autrefois abondant à travers l’Europe, jusqu’en Russie, a aujourd’hui disparu des trois quarts de son habitat originel en Alsace (où il est connu sous le nom de grand hamster d’Alsace) et en Europe de l’Est.

Le hamster d’Europe passe lui aussi en danger critique. Wikipedia

Une régression liée à un taux de reproduction en chute libre: une femelle a aujourd’hui en moyenne 5 ou 6 petits par an, contre 20 pendant la majeure partie du XXe siècle. Pour des raisons multiples liées semble-t-il à l’extension de la monoculture, au développement industriel, au réchauffement climatique ou à la pollution lumineuse.

 

Champignon «le plus cher du monde»

La liste rouge voit également l’entrée comme «vulnérable» du champignon chenille, «le plus cher du monde». Ce parasite, qui pousse hors du corps d’une larve de papillon qu’il a colonisée et tuée, est très prisé de la médecine traditionnelle chinoise.

Le champignon chenille pousse hors du corps d’une larve de papillon qu’il a colonisée et tuée. Wikipedia

Mais pour répondre à la demande, les récoltes sur le plateau tibétain où il pousse ont grimpé en flèche et depuis 15 ans, la population de ce champignon parfois surnommé «viagra de l’Himalaya» a diminué d’au moins 30%, selon le communiqué.

 

Baleine franche

La liste rouge souligne enfin le danger qui pèse sur les baleines franches de l’Atlantique nord, dont il restait moins de 250 adultes fin 2018 (-15% depuis 2011). Victimes de collisions avec les navires et des filets de pêche, mais aussi du réchauffement des océans, elles sont à un pas de l’extinction.

Alors que de nombreux scientifiques estiment que la 6e extinction de masse a commencé, «la liste rouge est un baromètre de la vie sur Terre», a commenté Andrew Terry, de la Zoological Society of London.

Alors «nous devons tenir compte de ses avertissements et prendre les mesures audacieuses nécessaires pour assurer un avenir dans lequel la vie sauvage et l’humanité prospèrent».

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