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Afrique du Sud: l'ancien président de Klerk accuse l'ANC de racisme

20 ans après ses premières élections démocratiques, l'Afrique du Sud n'a pas encore pansé toutes les plaies de l'apartheid. A l'occasion de cet anniversaire, l'ancien président Frederik de Klerk a pointé du doigt les discriminations raciales de l'ANC au pouvoir.

31 janv. 2014, 12:07
Frederik de Klerk avait reçu, avec Nelson Mandela, le Prix Nobel de la paix en 1993. 21 ans plus tard, toutes les plaies ne sont pas cicatrisées en Afrique du Sud.

Frederik de Klerk, le dernier président sud-africain de l'époque de l'apartheid, a accusé l'ANC au pouvoir depuis 1994 d'instaurer une discrimination raciale dans le pays. Il a fait cette déclaration dans un discours à l'occasion du 20e anniversaire des premières élections démocratiques.

"Ces politiques, dans ce que l'ANC appelle la seconde phase de transition, sont ouvertement dirigées contre des citoyens sud-africains sur la base de leur race", a lancé M. De Klerk lors d'une allocution au Cap, "c'est anticonstitutionnel et c'est l'antithèse de l'objectif de réconciliation nationale".

L'Afrique du Sud a notamment instauré depuis des années une discrimination positive favorable aux noirs sur le marché de l'emploi, dans la création et la gestion d'entreprise, et l'ANC évoque régulièrement des projets de redistributions des terres, toujours majoritairement aux mains des grands fermiers blancs.

Le temps est venu, a dit M. De Klerk, d'un "dialogue sérieux (entre le gouvernement) et tous ceux qui sont visés par sa conception de la transformation", a poursuivi l'homme qui avait légalisé l'ANC et fait libérer Nelson Mandela en 1990, pour négocier avec lui la fin du régime de ségrégation raciale.

Succès et échecs

L'Afrique du Sud célèbre cette année les 20 ans de sa démocratie et des premières élections libres du 27 avril 1994, qui ont permis l'arrivée au pouvoir de Nelson Mandela. Dans un bilan des deux décennies de gestion de l'ANC, l'ex-président a noté les succès en matière de construction de logements, de distribution d'eau et d'électricité ou encore d'allocations sociales aux plus pauvres.

Mais il a vivement dénoncé ce qu'il considère comme les plus graves échecs des successeurs de Mandela: l'emploi, l'éducation, et l'aggravation des inégalités. "Clairement, la politique gouvernementale pour promouvoir l'égalité a été un échec. Les principaux bénéficiaires de la discrimination positive et du programme d'émancipation économique des Noirs ont été la classe moyenne émergente et l'élite, mais non la vaste majorité de Sud-Africains réellement désavantagés".

Education à la peine

Selon un classement international, l'Afrique du Sud fait partie des pays les plus inégalitaires du monde. Et le système éducatif, premier outil pour combattre les inégalités, n'est pas au niveau attendu. "Nous n'avons réussi à donner une éducation décente qu'à un petit pourcentage de nos enfants", a dénoncé M. De Klerk.

Sous l'apartheid, les systèmes éducatifs pour noirs et pour blancs étaient totalement séparés, et les noirs n'avaient droit qu'à des formations de base les empêchant d'accéder aux emplois qualifiés. Vingt ans plus tard, l'école publique est notoirement de mauvaise qualité, et les familles qui en ont les moyens confient leurs enfants aux écoles privées.

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