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Abus sexuels dans le patinage français: enquête ouverte pour viols

Suite aux accusations d’ex-patineuses et en particulier de l’ancienne championne de patinage artistique Sarah Abitbol, la justice française ouvre une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs.

04 févr. 2020, 11:58
Plusieurs anciennes patineuses de haut niveau ont témoigné pour la première fois des violences sexuelles que leurs entraîneurs leur auraient fait subir quand elles étaient mineures.

Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité sur la victime, notamment au préjudice de l’ancienne championne Sarah Abitbol. Le procureur Rémy Heitz l’a annoncé lui-même.

Dans un livre témoignage paru jeudi («Un si long silence», Plon), Sarah Abitbol, dix fois championne de France, multimédaillée européenne et mondiale en couple, accuse son ancien entraîneur Gilles Beyer de l’avoir violée et agressée sexuellement plusieurs fois entre 1990 à 1992, une période couverte par la prescription. Elle était âgée de 15 à 17 ans.

Dans un communiqué, le procureur a précisé que les investigations, confiées à la brigade des mineurs, «s’attacheront à identifier toute autre victime ayant pu subir, dans le contexte décrit, des infractions de même nature», au-delà des faits évoqués dans cet ouvrage.

Gilles Beyer «s’excuse»

Vendredi, Gilles Beyer (62 ans) a reconnu, dans une déclaration écrite à l’AFP, «des relations intimes» et «inappropriées» avec Sarah Abitbol, lui présentant des «excuses». L’ancienne championne a aussitôt refusé ces excuses et déclaré sur le site internet de L’Obs qu’elle attendait une deuxième étape, «celle qui mettra en lumière la responsabilité de tous ceux qui ont couvert, dans le club (réd: les Français volants) et à la fédération».

Au début des années 2000, sur la base d’un signalement de parents, Gilles Beyer avait fait l’objet d’une enquête judiciaire qui n’a pas abouti, puis d’une enquête administrative. Cette enquête avait conduit le ministère des Sports à mettre fin à ses fonctions de cadre d’Etat, le 31 mars 2001.

La FFSG dans la tourmente

Malgré cette mise à l’écart, Gilles Beyer a poursuivi sa carrière au sein du club parisien des Français volants, présidé par son frère Alain, jusqu’à son éviction vendredi, et a effectué plusieurs mandats au bureau exécutif de la Fédération française des sports de glace (FFSG) jusqu’en 2018.

D’autres anciennes patineuses ont émis des accusations similaires contre M. Beyer et d’autres entraîneurs. Hélène Godard a accusé ainsi, dans L’Equipe et L’Obs, Gilles Beyer d’avoir eu des rapports sexuels avec elle, alors qu’elle avait 13 et 14 ans. Anne Bruneteaux et Béatrice Dumur ont accusé elles un autre ancien entraîneur, Michel Lotz, d’avoir abusé d’elles dans les années 1980 alors qu’elles avaient 13 ans.

A lire aussi : Viols dans le sport: d’ex-patineuses françaises accusent leurs entraîneurs

Cette affaire a plongé la FFSG et son insubmersible président Didier Gailhaguet dans la tourmente. Lundi, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a reçu M. Gailhaguet, à la tête de la FFSG depuis 1998, à l’exception de la période 2004-2007, pour qu’il s’explique notamment sur le maintien en poste dans les années 2000 de Gilles Beyer, malgré les soupçons qui pesaient déjà sur lui. Elle a également demandé sa démission, mais le patron de la fédération a éludé les questions sur son avenir, promettant de faire des révélations au cours d’une conférence de presse mercredi.

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