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Abuja et ses voisins déclarent la guerre à Boko Haram

Cinq chefs d'Etat africains ont adopté samedi à Paris, avec le soutien des Occidentaux, un plan de «guerre» contre le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram, qualifié de «secte terroriste» et de «menace majeure» pour la stabilité de la région.

17 mai 2014, 21:57
Francois Hollande (au centre) avec ses homologues du Nigeria, Goodluck Jonathan (à droite), et du Niger, Mahmadou Issoufou (à gauche), sur le parvis de l'Elysée.

«Nous sommes ici pour déclarer la guerre à Boko Haram», a résumé le président camerounais Paul Biya, après que son homologue français François Hollande, hôte du sommet, eut annoncé l'adoption d'un «plan global régional à moyen et long terme» contre le groupe radical.

Le sommet de Paris réunissait les présidents nigérian, tchadien, camerounais, nigérien et béninois, ainsi que des représentants des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l'Union européenne.

Plus de 200 filles enlevées auparavant

Le plan adopté prévoit «la coordination du renseignement, l'échange d'informations, le pilotage central des moyens, la surveillance des frontières, une présence militaire autour du lac Tchad et une capacité d'intervention en cas de danger», a affirmé François Hollande, répétant que Boko Haram était «lié au terrorisme en Afrique».

Au cours de la réunion, M. Hollande avait indiqué que Boko Haram avait des «liens établis» avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et d'autres organisations terroristes en Afrique.

«Ce groupe terroriste est armé avec des moyens lourds et a des moyens financiers», a-t-il ajouté lors de la conférence de presse finale, indiquant que les armes venaient notamment de Libye.

Le sommet de Paris a eu lieu un peu plus d'un mois après l'enlèvement de plus de 200 lycéennes à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, par Boko Haram, une secte islamiste lancée en 2002 et qui s'est peu à peu transformée en groupe armé dont les attaques sanglantes ont fait des milliers de tués depuis 2009.

Soldat tué au Cameroun

Il a aussi eu lieu quelques heures après une attaque dans l'extrême nord du Cameroun contre un camp de travailleurs chinois, attribuée à Boko Haram et qui a fait au moins un tué parmi les militaires selon la police camerounaise, 10 Chinois ayant été probablement kidnappés.

Le président nigérian Goodluck Jonathan, critiqué pour sa gestion de la crise et sa lenteur à réagir, a assuré qu'il était «pleinement engagé» pour retrouver les malheureuses lycéennes, alors que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont engagé des moyens (notamment des avions côté américain) pour collecter des renseignements.

«Nous avons aussi eu des réunions des services concernés et les états-majors pourraient être également mobilisés. Des moyens ont été dégagés, des surveillances vont être opérées, des avions», a dit M. Hollande.

Appel par le Bénin

Le but principal du sommet était d'amener les pays de la région à collaborer sur le plan sécuritaire, ce qui n'est pas toujours le cas notamment entre le Nigeria et le Cameroun, longtemps brouillés pour un différend territorial.

«Nous sommes ici pour affirmer notre solidarité et notre détermination à lutter contre Boko Haram, qui est devenu un problème régional, sinon continental», a déclaré le président camerounais Paul Biya.

«Nous sommes décidés à mutualiser nos efforts, nos ressources, au niveau régional et international», a assuré son homologue béninois Thomas Boni Yayi.

Nations Unies évoquées

Le président tchadien Idriss Deby a souligné «la détermination à faire face aux terroristes qui gangrènent la région».

Son homologue nigérien Mahamadou Issoufou a insisté lui sur la nécessité de prévoir à long terme «un développement économique et social de la zone» pour lutter contre la misère, terreau favorable à l'émergence de mouvements tels que Boko Haram.

Les participants se sont également engagés à «accélérer la mise en place de sanctions internationales, en priorité dans le cadre des Nations Unies, à l'encontre de Boko Haram, d'Ansaru (un mouvement dissident) et de leurs principaux responsables», selon les conclusions de la réunion.

Abuja était jusqu'ici réticent à l'idée de porter à l'ONU les problèmes posés sur son territoire et dans les pays voisins par les islamistes de Boko Haram.

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