Les moyens mis en uvre par France Télévision sont évidemment largement supérieurs à ceux de la SSR quand se déroule le «Tour». Une étape partiellement ou totalement en direct consiste à suivre de cent à deux cents cyclistes porteurs de maillots très colorés, en un ou plusieurs pelotons, rarement réduits à un échappé solitaire. Il faut pourtant d'autres images que celles des jambes qui moulinent. Les exploits des motards à l'intérieur de la course permettent de saisir des incidents, certaines chutes hélas trop souvent répétées, comme si la compétition donnait alors la priorité à la sortie de route ou à l'accident comme dans les sports motorisés.
On peut leur préférer des moments inattendus: un coureur au maillot de champion suisse s'approche de la voiture de son équipe pour remplir poches ventrales et partie dorsale de son maillot de bouteilles. La semaine précédente, il portait un maillot d'une autre couleur. Voici Cancellara en excellent équipier porteur d'eau, bel exemple de modestie et de solidarité.
Caméras et opérateurs sur motos ou en hélicoptères qui survolent la course permettent de faire un autre Tour de France, celui des larges espaces, des routes étroites, des pentes élevées, des champs de blé qui mûrit - peu de coquelicots et de tournesols cette année? On peut faire découvrir d'anonymes petits bourgs ou villes d'importance moyenne, se glisser chez l'habitant, insister sur la géante croix de Lorraine alors qu'un sujet de fin d'après-midi retrace les passages à Colombey-les-deux-Eglises devant un illustre habitant, offrir la description de châteaux dans un élan délicieusement pédagogique. France 2 et 3 battent largement mais naturellement la TSR par la diversité des mots qui accompagnent les mêmes images en direct.
De bien curieux sprinters! Federer plus fort que le Nifff? «Harry Potter» emportera-t-il la palme des millions? Un nouvel essai d'Armin Walpen?
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