Pour l'heure, il s'agit encore de présenter des prototypes. «Nous visons la place de numéro deux (réd: derrière Apple) sur le marché des tablettes en général et voulons devenir leaders de celles sous Androiddans un an», précise Philippe Citroën, le président de Sony France. C'est l'autre pari de Sony, qui estime que «comme dans le marché des smartphones, celui des tablettes s'équilibrera entre Android et iOS, le système d'exploitation d'Apple». Selon le cabinet Gartner Group, iOS devrait représenter 67% des ventes de tablettes cette année et Android, 47% en 2015.
Même si Sony n'envisage pas de détrôner Apple, son ambition n'en est pas moins osée. Le japonais commercialisera ses produits à l'automne et les versions présentées hier étaient loin d'être définitives. «Il s'agit encore d'un prototype. La matière et le design sont susceptibles d'évoluer», expliquait Philippe Citroën. Si Sony a tardé à se lancer sur ce marché, c'est parce qu'il attendait la dernière version d'Android, dite Honeycomb, conçue pour les tablettes. Le groupe est aussi pénalisé par les conséquences du séisme au Japon, qui perturbe ses approvisionnements.
La marque proposera deux tablettes sous Android. La S1 dotée d'un écran 9,4 pouces (23,8 cm) et la S2, de deux écrans de 5,5 pouces (14 cm) chacun, qui se referme comme un coquillage, pour en faciliter le transport. C'est d'ailleurs cette deuxième qui est la plus originale. Elles seront dotées d'au moins une caméra, seront équipées de Wi-Fi et de 3G, voire de 4G lorsque cette nouvelle génération de téléphonie mobile sera déployée. Petite originalité, ces tablettes disposeront aussi de l'infrarouge, ce qui permet de les transformer en télécommandes universelles pour piloter sa télé ou son home cinéma.
Créer un nouvel univers
Le prix n'a pas été dévoilé, mais Sony souhaite conserver son positionnement haut de gamme. «Une étude de marché révèle que 67% des consommateurs achèteraient un concurrent de l'iPad s'il était moins cher et 40% s'il était plus performant. Ce sont ces derniers que nous visons», résume Philippe Citroën. Avec les tablettes, Sony complète son écosystème. C'est l'une des préoccupations phares du groupe, qui cherche à amener les détenteurs d'un produit de sa gamme à s'équiper entièrement en Sony.
Un exercice dans lequel Apple excelle. L'iPod a servi de clé, amenant peu à peu les utilisateurs à se convertir à l'univers de la marque à la pomme.
Sony dispose pourtant d'une offre de produits encore plus large que celle de son concurrent américain (les consoles de jeux PlayStation, des télés, des appareils photos, des lecteurs DVD et Blu-ray, des téléphones Sony Ericsson ) et de contenu (musique, films et jeux vidéo). Pour autant, il n'est pas encore parvenu à valoriser son univers. Sa plate-forme de services, Qriocity, reste peu connue du grand public et n'est pour le moment pas encore identifiée comme un vecteur d'achat.