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Prix Nobel de chimie: une Française et une Américaine récompensées pour leur outil d’édition du génome

La Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna ont reçu le prix Nobel de chimie pour leur outil d’édition du génome CRISPR-Cas9.

07 oct. 2020, 11:59
/ Màj. le 07 oct. 2020 à 13:19
Jennifer Doudna (à gauche) et Emmanuelle Charpentier sont les deux lauréates du Prix Nobel de chimie 2020.

Le prix Nobel de chimie a été attribué mercredi à la Française Emmanuelle Charpentier et à l’Américaine Jennifer Doudna. Ces deux généticiennes qui ont mis au point des «ciseaux moléculaires» capables de modifier les gènes humains, une percée révolutionnaire.

Cette récompense leur est décernée pour «le développement d’une méthode d’édition des gènes», avec «un outil pour réécrire le code de la vie», a souligné le jury à Stockholm en annonçant la récompense.

 

 

La Française, 51 ans, et l’Américaine, 56 ans, deviennent les sixième et septième femmes à remporter un Nobel de chimie depuis 1901. «La possibilité de couper l’ADN où l’on veut a révolutionné les sciences moléculaires. Seule l’imagination peut fixer la limite de l’utilisation de l’outil», a salué le jury Nobel.

En juin 2012, Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna et des collègues décrivent dans la revue Science un nouvel outil capable de simplifier la modification du génome. Le mécanisme s’appelle Crispr/Cas9 et est surnommé «ciseaux moléculaires».

 

 

La thérapie génique consiste à insérer un gène normal dans les cellules qui ont un gène défaillant, comme un cheval de Troie, afin qu’il fasse le travail que ce mauvais gène ne fait pas. Mais Crispr va plus loin: au lieu d’ajouter un gène nouveau, l’outil modifie un gène existant.

Il est facile d’emploi, peu coûteux et permet aux scientifiques d’aller couper l’ADN exactement là où ils le veulent, pour par exemple créer ou corriger une mutation génétique et soigner des maladies rares.

Apprentis-sorciers

La technique est toutefois encore loin d’être infaillible et fait craindre les apprentis-sorciers, comme ce scientifique chinois qui a fait scandale en l’utilisant sur des embryons humains au cours d’une fécondation in vitro qui a donné naissance à des jumelles.

Il a tenté de créer chez elles une mutation de résistance au VIH, mais les «ciseaux» Crispr ont provoqué d’autres mutations par erreur, dont l’effet sur la santé reste inconnu.

La technologie est également au centre d’une féroce bataille de brevets aux Etats-Unis, opposant les deux lauréates au jeune chercheur américain d’origine chinoise Feng Zhang.

 

 

Si les Nobel récompensent souvent des découvertes vieilles de plusieurs décennies, les «ciseaux moléculaires» sont considérés comme figurant parmi les grandes avancées scientifiques des dix dernières années.

Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna doublent ainsi une ribambelle de septuagénaires et d’octogénaires, dans un prix qui ne peut par principe être posthume.

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