Bouc et moustache, habits noirs, couvre-chef et collerette. Ce bourgeois trentenaire exposé il y a trois ans au Musée Jacquemart-André à Paris avait fait sensation. Le portrait avait tout d’un Rembrandt sauf que ce n’en était pas un. Derrière «The Next Rembrandt» activé par une imprimante 3D après un an et demi de recherches, un pool d’historiens de l’art, de développeurs et d’analystes de données numériques qui ont uni leurs compétences pour «cloner» une toile du maître hollandais.
L’effet médiatique passé, le résultat aura bluffé quelques profanes mais laissé les spécialistes plutôt sceptiques. Reste une question: la machine a-t-elle réellement créé le tableau ou n’a-t-elle fait qu’imiter l’artiste originel?
Le débat divise la communauté artistique. A Zurich, l’artiste et designer Jürg Lehni, qui n’est autre que le père du premier robot dessinateur inventé en 2002, voit la technologie comme un outil et non comme le créateur.