Il y a trente ans, le 21 avril 1989, Nintendo lance sa première console portable sur le marché japonais: la – ou le – Game Boy. Le succès est total. Près de 32 millions d’exemplaires sont vendus en trois ans. Des jeux comme Super Mario Land ou Zelda: Link’s Awakening marquent les esprits. Retour sur quatre faits qui ont marqué l’histoire de la Game Boy.
Elle est surnommée «le jeu nul» avant sa sortie
Durant le développement de la Game Boy à la fin des années 1980, peu de collaborateurs de Nintendo croient au succès de la console portable, comme l’explique Florent Gorges, historien du jeu vidéo japonais, au Monde. En interne, elle est même surnommée «le jeu nul». Certains la considèrent comme un suicide commercial, voué à l’échec. Un an avant sa sortie, le projet est annulé.
Mais plusieurs personnes continuent à y travailler dans l’ombre. A son lancement, le succès est au rendez-vous. Trente ans plus tard, en incluant la Game Boy Color, près de 118 millions d’exemplaires ont été vendus dans le monde.
Tetris pour séduire les parents et grands-parents
En Amérique du Nord et en Europe, le jeu Tetris est inclu dans l’achat d’une Game Boy. Initialement, Nintendo comptait la vendre avec Super Mario Land. C’est le détenteur des droits commerciaux de Tetris, Henk Rodgers, qui a fait changer d’avis le patron de Nintendo of America, selon Le Monde. «Si tu veux vendre la Game Boy aux enfants, Super Mario Land est très bien», aurait-il affirmé. «Mais si tu veux la vendre aux enfants, aux parents, et même aux grands-mères, alors prends plutôt Tetris.»
Le duo Game Boy-Tetris cartonne et séduit des joueurs de tout âge. Cette version de Tetris deviendra le quatrième jeu vidéo le plus vendu de l’histoire, selon France Inter.
Game Boy ou «Game Girl»?
Si la Game Boy conquiert le cœur de plusieurs générations, elle est aussi l’une des premières consoles de jeux vidéo à avoir touché un large public de joueuses, comme le rappelle The Guardian. Nintendo développe des jeux comme Barbie: Game Girl, sorti en 1992, pour attirer les jeunes filles.
En 1995, la firme japonaise annonce que 46% des utilisateurs de sa machine sont des femmes, soit 17% de plus que la NES ( Nintendo Entertainment System), sa console phare de l’époque.
Pokémon prolonge sa durée de vie
Au milieu des années 1990, les ventes de la Game Boy s’essoufflent. Beaucoup la considèrent en fin de cycle. Mais c’était sans compter l’avènement de la nouvelle série de jeu de Nintendo: Pokémon. La sortie des versions bleu et rouge en 1996 au Japon et en 1998 en Europe donne un nouvel élan à la Game Boy devenue «pocket», explique le site web Les Numériques.
«Avec Pokémon, Nintendo a réussi à capter les jeunes de 6 à 12 ans», explique Dominik Arsenault, professeur spécialisé en jeux vidéo, à Radio Canada. «Pokémon a permis de fidéliser une nouvelle génération de fans». Au total, plus de 30 millions d’exemplaires se sont vendus, soit près d’un détenteur d’une Game Boy sur quatre.