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Habiles technologies 3D, trompe-l'œil et soulève-cœur

La plongée en trois dimensions vers la planète Pandora vous a enchanté? Quelques règles seront à tenir à l'œil si vous prévoyez une nouvelle visite via une TV 3D

29 déc. 2010, 08:26

«Vous allez pénétrer une autre dimension dans le confort de votre salon? Prévoyez un sachet d'urgence!», assénait récemment l'hebdo britannique «New Scientist» s'interrogeant sur la TV 3D (1). Avec cette précision qu'un fabricant a discrètement averti de possibles indispositions et déconseillé la 3D aux personnes âgées, malades, fatiguées ou ivres ainsi qu'aux femmes enceintes…

En 2004 déjà, un rapport australien avait évoqué le grain de sable dans une mécanique oculaire soumise à la 3D: quand on regarde un objet qui se déplace - une page de journal qu'on approche par exemple -, les globes oculaires bougent et en même temps les cristallins se déforment - ce que le cerveau attend! Mais que l'objet mouvant soit un rendu virtuel 3D sur écran, qu'il se «rapproche» du spectateur, et seuls les globes oculaires réagiront, les cristallins restant focalisés sur la surface de l'écran. Le cerveau reçoit alors des informations contradictoires. D'où possibles douleurs oculaires, larmoiements, vertiges voire maux de tête et nausées…

L'effet est d'autant plus marqué qu'on se tient près de l'écran, et /ou qu'on s'y accroche longtemps - d'où le peu de plaintes à la sortie des cinémas. En revanche des volontaires que la chaîne japonaise NHK a placés une heure à 1,2 m d'une TV 3D ont ressenti les symptômes ci-dessus. Cependant, à l'Université d'Eindhoven, Pays-Bas, avec 3 m de recul, seuls sept sujets sur 39 lisant un texte en 3D ont mal réagi. Aussi pour Marc Lambooij, l'un des expérimentateurs, 10 à 20% de spectateurs seraient susceptibles d'être troublés par la 3D en usage normal

Rebondissement lorsqu'un chercheur californien a indisposé en 20 minutes 100% de ses 39 sujets à lui, en leur proposant des points surgissant au hasard à différentes profondeurs virtuelles. On s'en doutait, le contenu visuel est important, selon la quantité des mouvements, leur distance, leur direction et donc la somme d'ajustements exigée des yeux!

Le film d'action haché semble donc mal barré pour la TV 3D - comme certains sports. Aussi l'industrie du cinéma a-t-elle créé un consortium, 3D@Home, qui édicte des recommandations pour un bon usage de la 3D, des réalisations pensées, et soigneuses - ce qui ne va pas de soi, apparemment - et des équipements de qualité. James Cameron, réalisateur d'«Avatar», y a contribué: «Les gens ne paieront pas pour se faire cisailler le cerveau par du techniquement imparfait». L'argument devrait porter.

Moyennant une consommation raisonnable, à une distance de même, de produits bien conçus, l'horizon de la TV 3D pourrait donc ne pas trop s'embrumer… /JLR


(1) New Scientist 2791, 18.12.2010, p. 42-43

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