Celles qui étaient auparavant de banales chaussures de sport s'appellent désormais des sneakers. Auprès des collectionneurs américains, elles peuvent s'arracher pour quelque 20'000 dollars. En Suisse aussi, elles suscitent l'engouement.
Les amateurs de sneakers se rencontreront le 6 novembre à Bâle. Appelée "Sole Season", la manifestation se tiendra pour la quatrième fois dans la cité rhénane. Sur Facebook, 488 personnes intéressées par la foire se sont déjà manifestées et 297 individus souhaitent y prendre part.
A cette occasion, les participants ont la possibilité d'échanger et de vendre leurs pièces rares. "L'ambiance y est familiale et douillette", précise Nadim Badinjski d'Edwin Surplus Store à Weil am Rhein, ville allemande située à la frontière suisse. Le magasin de jeans fait partie des sponsors de l'événement.
Les collectionneurs de sneakers pourront également écouler leurs produits à Zurich à la mi-avril. La ville est considérée, à côté de Berlin, Amsterdam ou Londres, comme l'une des métropoles importantes, en Europe, pour les sneakers.
Culture hip-hop
Aux Etats-Unis, cette mode existe depuis des décennies. Issue de la culture hip-hop, elle a commencé dans les années 80 avec le lancement par Nike de ses Airmax 1 et par Adidas de ses Superstar.
Les baskets cultes, comme Air Jordan ou Converse Chuck Taylor, étaient alors recherchées. Progressivement un marché valant plusieurs milliards de dollars s'est développé, tiré par Nike, Adidas et Puma. Aujourd'hui, ces géants comptent sur des rappeurs comme Kanye West ou des skateurs pour faire la promotion de leurs articles. Ils tablent aussi sur des films comme "Retour sur le futur".
Pour augmenter leurs ventes, les marques annoncent, à l'avance, la mise sur le marché de baskets signées par un rappeur dont le nombre est limité. Si ce marché est attractif, les firmes ne fournissent toutefois aucun chiffre sur leurs marges bénéficiaires pour des raisons de concurrence.
Le jour de la sortie de ces chaussures, de nombreux amateurs se massent devant les magasins. Certains campent même devant les boutiques afin d'être tout devant dans la file.
D'autres prennent place devant leur écran pour commander l'objet tant convoité sur internet. "Mais parfois les serveurs craquent devant un tel assaut", explique Nadim Badinjski.