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Une poétesse au Sommet

Huit poèmes de la Neuchâteloise Alice de Chambrier seront mis en musique dans le cadre des Sommets musicaux. Une expérience intéressante pour le baryton Ruben Amoretti Ruben Amoretti se réjouit de chanter les vers d'une poétesse lyrique. Mardi prochain dans la chapelle de Gstaad, huit poésies d'Alice de Chambrier seront interprétées. «En alternance avec Olga Godounova, soprano ou Sophie Marilley, une mezzo-soprano fribourgeoise», explique le baryton. Sur l'une d'elles, «Les deux magots», il dialoguera avec Sophie Marilley.

21 févr. 2006, 12:00

Guy de Chambrier, professeur, journaliste et grand défenseur de l'oeuvre de son illustre ancêtre commente: «Les deux magots, ce sont deux potiches qui se regardent, il s'agit d'un dialogue agressif et comique en même temps. Ça me fait penser au duo des chats de Rossini». Les voix seront accompagnées au piano par Birgit Frenk-Spilliaert.

«On l'a comparée à Rimbaud pour sa précocité, sa hardiesse»

Née en 1861, Alice de Chambrier, jeune fille sage et enjouée, s'est découvert une vocation poétique à l'adolescence. Elle meurt à l'âge de 21 ans. «Incroyable ce que cette jeune fille a écrit, qu'aurait-elle fait si elle avait vécu plus longtemps?», s'interroge Ruben Amoretti. «On l'a comparée à Rimbaud pour sa précocité, la hardiesse des thèmes traités», s'enflamme Guy de Chambrier.

Dépositaire des archives familiales, il a retrouvé les huit mélodies - mises en musique par Charles Hess en 1888 - dans une serviette appartenant à Alice. L'un des deux exemplaires était dédié au maître de la poétesse, Philippe Godet. «Nous avons très peu d'information sur ces mélodies religieuses. Mais cela correspond à Alice. Elle était mystique». Sur cette musique de chambre, dans le style des mélodies françaises, «nous devons faire un effort de diction, particulièrement moi qui ne suis pas de langue maternelle française, sourit le baryton. Certaines phrases sont difficiles à prononcer».

Une construction astucieuse

Ruben Amoretti connaissait déjà l'oeuvre d'Alice de Chambrier. «Je trouvais ces huit mélodies intéressantes». Lui qui travaille plutôt sur «l'opéra brut», apprécie ce travail des voix en alternance. «J'ai une carrière de chanteur d'opéra, je viens de finir les représentations de la «Traviata». C'est un autre monde!»

Guy de Chambrier trouve la construction «astucieuse». Le compositeur, Charles Hess a inclu «La lune rouge», qui évoque le poème de Victor Hugo «Le soir d'une bataille». «Les deux tercets finaux sur le ciel sont typiquement la thématique hugolienne». Emule de Victor Hugo, Alice de Chambrier le rencontre à Paris en 1880. Pour l'anecdote, elle est reçue par le grand poète chez lui à 21h30. «Alors qu'il avait près de 80 ans, il travaillait encore tout le jour», raconte Guy de Chambrier.

Ruben Amoretti, chanteur mais aussi organisateur, a proposé ce projet aux organisateurs des Sommets musicaux. Guy de Chambrier exulte: «pour l'oeuvre d'Alice, c'est une consécration». / JLW

Gstaad, chapelle, mardi 28 février à 20h30

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