Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Une partition nourrie de souvenirs ramenés de Chine

26 oct. 2011, 11:35

Antoine Françoise le dit, il n'est pas du genre à prendre des photos quand il voyage. Petit enregistreur en poche, le pianiste du Nouvel Ensemble contemporain préfère grappiller des sons ou des voix, comme il l'a fait lors des tournées du NEC en Chine, en 2007 et en 2010. Tout un matériau sonore qui lui tient lieu de souvenirs, mais pas seulement! C'est dans cette mémoire auditive en effet que le jeune musicien a puisé pour écrire «Be Seated Along The Way», une composition créée ce soir à Neuchâtel, demain à La Chaux-de-Fonds.

«Capturés dans la rue, en coulisses ou en concert, ces sons peuvent être filtrés ou modifiés, mais aucun n'est de synthèse», situe Antoine Françoise. Six musiciens du NEC et le chef Pierre-Alain Monot voyageront dans ce paysage sonore fixé sur bande, au gré d'une partition écrite, elle aussi, par le jeune compositeur.

Joyeux drilles

Dans ce «Be Seated Along The Way» structuré par les différentes étapes de la tournée, c'est encore toute la vie du groupe qui palpite, et ces liens d'amitié qui se sont resserrés avec certains collègues. «Je n'ai pas écrit une seule note de cette pièce sans penser à ceux qui allaient l'interpréter. En fait, je l'ai composée pour les instrumentistes plus que pour les instruments.» Ces joyeux drilles, Antoine Françoise les compromet dans quelques moments théâtraux inattendus, dans des gestes musicaux frôlant l'absurde, tel que ce grand solo réservé au chef, échos joyeux des soirées partagées dans l'Empire du milieu...

Forte en émotions, on s'en doute, cette tournée 2010 a su flatter aussi les papilles du Neuchâtelois. «J'aime les découvertes exotiques!» Antoine a dévoré sans sourciller tortues et anguilles, mais a calé, avoue-t-il tout de même, devant la panse de vache... Hôtes «partout reçus comme des rois», les musiciens du NEC ont surtout sillonné les paysages urbains, où les visites faites sans chaperon brillent encore comme autant de petites pépites dans le souvenir du pianiste. «J'ai vécu un moment tout simple mais très fort dans une ruelle de Pékin, où des habitants nous ont invités à nous attabler avec eux.»

Difficile de retranscrire en notes les fumets de la cuisine chinoise! Dans les sons saturés de sa partition, à dessein «mal» travaillés, Antoine Françoise a voulu, en revanche, restituer une autre impression. Celle que lui a laissée une société hyperactive «mais très peu perfectionniste.»

Votre publicité ici avec IMPACT_medias