Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Une jolie petite gourde qui se transforme

Un cinéphile même peu averti sait que «Monsieur-un-film-par-an», 74 ans, est de retour au bercail - Manhattan, NewYork - pour y décliner les variations d'un texte caché depuis 1977 dans un «carton à souliers». Woody Allen est bien présent dans son film en Boris Yellnikoff.

12 août 2009, 08:44

Sa femme l'a quitté. Il a sauté par la fenêtre. En vain; maintenant il claudique! Boris (Larry David), grand théoricien en physique ayant frôlé le Nobel, n'a rien perdu de sa virtuosité verbale qui lui permet les plus grandes envolées. L'acteur longiligne ne ressemble guère au pas très grand (physiquement) réalisateur. Mais ils ont presque la même diction en VO. Et le fait qu'il tombe amoureux d'une femme nettement plus jeune n'a rien d'étonnant!

Un beau soir, une fille pauvre, qui a faim, le supplie de la recevoir chez lui; cinq minutes, maximum! Une année plus tard, Melody St-Anne Celestine (Eva Rachel Wood) est son épouse légitime. Certes, elle croit que le prix Nobel a couronné un film! Elle est délicieuse, charmante, splendidement gourde. Assez vite pourtant, elle humanise les théories de Boris. La gourde se vide pour devenir crédible par sensibilité, finesse et charme. L'actrice succède avec talent à Scarlett Johansson.

Marietta Celestine (Patricia Clarkson), punaise de sacristie, tombe un beau jour chez Boris, y compris dans les pommes quand elle comprend que sa fille est mariée. La sèche moralisatrice fait la connaissance d'un ami de Boris qui lui fait faire la connaissance d'un peintre, Morgenstern: changement de vie. Madame s'installe dans un délicieux ménage à trois, mieux réussi que celui de «Vicky, Cristina, Barcelona». Arrive enfin le mari de Marietta, tout aussi bigot, qui découvrira le plaisir homo! On peut se demander dans quelle mesure Woody Allen s'est amusé à imaginer que si Melody St-Anne était gourde, c'est qu'elle était le produit de son milieu! Quand tout explose, ses parents changent, après leur petite, pour apprendre le plaisir..

Woody Allen casse son récit selon une norme hier baptisée «distanciation brechtienne». Boris s'adresse à plusieurs reprises à la caméra, quand le discours s'engage vers une métaphysique compliquée. Une passante se demande bien pourquoi ce vieux monsieur parle tout seul! Clin d'œil amical et complice au spectateur, pourpre rose à l'envers qui rejoint l'écran. /FYL

Réalisateur: Woody Allen
Genre: comédie, romance
Durée: 1h32
Age: 10 ans, suggéré 16
Avec: Larry David, Evan Rachel Wood, Ed Begley Jr
Cinémas: Apollo 2, Neuchâtel; Scala 2, La Chaux-de-Fonds

Votre publicité ici avec IMPACT_medias