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«Une chanson est une carte postale sonore»

05 sept. 2011, 11:48

Icône pop de toute une génération, Kim Wilde est de retour avec un projet humble et généreux. Puisant dans un héritage musical qui s'étale sur cinq décennies, elle réarrange quatorze hits pop en y collant sa voix désabusée.

Ces hymnes pop que vous reprenez sont-ils rattachés à des souvenirs personnels?

Kim Wilde: Absolument. J'avais 4 ans lorsque j'ai entendu pour la toute première fois «Anyone who had a heart» de Cilla Black. Je suis littéralement tombée amoureuse de cette chanson qui, depuis lors, fait partie de moi. C'était en 1964. Je n'ai pas une relation aussi lointaine et intense avec tous les titres qui figurent sur l'album, mais tous comptent beaucoup pour moi. Je suis également une grande admiratrice de Diana Ross et des Supremes, dont j'avais déjà repris «You keep me hangin' on» à mes débuts. Il était naturel de lui rendre hommage encore une fois. Quant à Kirsty MacColl, elle a joué un grand rôle dans le lancement de ma carrière en 1981. Reprendre «They don't know» est une manière de la remercier.

En intitulant ce disque «Snapshots» («Clichés instantanés»), suggérez-vous qu'une chanson est une photographie en quelque sorte?

C'est le cas. Comme une photo, une chanson vous relie à un moment précis de votre vie passée. Une chanson, c'est une carte postale sonore. C'est un tableau dans mon esprit. Mon vœu par ce projet a été de rendre une nouvelle version d'airs pop qui couvrent cinq décennies. J'ai forcément été contrainte de faire des choix, car il est impossible de résumer une décennie musicale à un seul titre. Cet album est aussi destiné à mes fans, qui ne cessent d'être pour moi une source d'énergie et d'inspiration.

Dans votre jeunesse, vous avez passé pas mal de temps dans les clubs punk de Londres. Qu'est-ce qui attirait une fille aussi sage que vous?

Si j'adorais tant leur attitude rebelle face à la société, c'est certainement parce que j'étais très peu rebelle moi-même. J'aimais la façon dont ils s'y prenaient pour énerver les adultes. Mais plus que leur esprit de rébellion, c'est leur musique qui m'attirait avant tout. L'énergie que dégageaient les Sex Pistols, les Clash ou les Buzzcocks me fascinait, ainsi que leur écriture. Je fais d'ailleurs un clin d'œil aux Buzzcocks et aux Cure sur mon disque.

«Snapshots» est un voyage dans le passé. A titre personnel, avez-vous tendance à vous remémorer le passé ou à entrevoir l'avenir?

J'essaie de vivre dans l'instant, mais en étant tournée vers l'avenir. D'un point de vue musical, il serait insensé de ne pas regarder en arrière. La musique nous a tant donné. Il y a là, à portée de main, un gigantesque héritage musical qui nous a été légué. Il nous faut redécouvrir la musique du passé.

Y a-t-il des artistes de la scène actuelle qui retiennent votre attention?

J'aime beaucoup Jessie J, dont j'observe la carrière depuis ses débuts. Et Lily Allen qui, à mon sens, possède une très belle voix et une écriture très personnelle. La bonne musique est partout, dans tous les styles. J'aime le rock, les guitares électriques. Nous venons d'aller voir Metallica en concert en famille, car mon fils en est un fan ultime. J'ai d'ailleurs évoqué mon amour du rock sur mon précédent album, «Come out and play». Le rap et la dance music font également partie de mon univers.

Selon vous, qu'est-ce qu'une bonne chanson?

C'est une chanson qui touche mes sentiments, qui me transmet une émotion particulière et, surtout, qui me fait me sentir bien lorsque je l'écoute. C'est un peu comme en amitié ou en amour. Si l'on se sent bien dans une relation, c'est que celle-ci est de qualité. La musique a quelque chose de magique, car elle peut avoir un impact personnel sur ceux qui l'écoutent. C'est assez fou quand on y pense: une même chanson de quelques minutes peut agir dans la vie de millions de personnes pour plein de raisons différentes. C'est un phénomène unique!

On connaît votre passion pour le jardinage. Avez-vous fait vôtre le conseil de Voltaire («Cultive ton jardin») qui sous-entendait qu'il est nécessaire de prendre soin de soi?

En effet, le jardinage occupe une grande place dans ma vie. C'est un lieu où je peux laisser libre cours à mes envies du moment: la joie, le rêve, la solitude, la réflexion. Les similarités entre le jardin et l'âme sont nombreuses. Comme un jardin, notre vie intérieure nécessite de la patience, de la persévérance, du travail assidu et beaucoup d'attention. Le nôtre est tellement agréable que nous y passons en famille autant de temps qu'à l'intérieur de la maison.

En concert le 1er octobre à Cham (Lorzensaal) et le 6 mars 2012 à Zurich (Volkshaus).

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